Quand les coeurs de dévoilent
Fiction en trois chapitres, terminée.
Mime veux faire le point sur ses sentiments envers un chevalier de bronze et pour cela il décide de se rendre au sanctuaire. De leurs côtés, Ikki et Angelo se rapproche. Ils ont un problème commun, mais lequel ? Pourront-ils le résoudre ?
Mime/Ikki, Angelo/Shiryu.
Amitié, romance, lemon.
Rating : + 18 ans
L'univers et les personnages appartiennent à Masami Karunada.
Quand les coeurs de dévoilent…
Shiroitora-lili
Chapitre 1
Ce jour là, Mime décida de se rendre au Palais de sa Souveraine pour solliciter une audience. Il voulait lui demander quelques jours de vacances. Il avait besoin de s’éloigner de ses terres où il avait tué et enterré son père des années auparavant et où il avait lui-même été tué. Son combat avec le Phœnix l’avait chamboulé bien plus qu’il ne l’avait cru alors. Lorsqu’il était revenu à la vie, comme tous ses amis, il s’était réfugié ou plutôt retranché dans sa maison familiale.
Il pensait, pensait encore, encore et encore à ce combat. En ce jour sombre, il fit pourtant la connaissance de deux chevaliers à la grandeur d’âme exceptionnelle. L’amour fraternel et l’amitié qu’ils dégageaient, avaient fait resurgir en lui un vide immense. L’attaque d’Ikki avait fait remonter à la surface des souvenirs si lointain qu’il les avait totalement oublié. Et lorsque l’oiseau de feu détruisit son armure pour se défaire de son attaque, son cœur avait comme qui dirait : chaviré ! Du moins c’est ce qu’il ressentit ce jour là et ressentait toujours. C’est en rendant son dernier souffle que Mime comprit. Le Phœnix lui avait rendu son âme mais en guise de paiement, il lui avait prit son cœur.
Depuis la résurrection de tous, le guerrier Divin d’Eta ne cessait de penser à Ikki du Phœnix, celui qui l’avait sauvé.
———
Au Palais, il fut introduit par un garde dans la salle du trône auprès d’Hilda et de son conseiller, ami et depuis peu amant, Siegfried. Il posa un genou à terre.
— Mime, je suis heureuse de te revoir, dit doucement la Souveraine. Ta présence nous manque à tous.
— Je suis désolé de vous inquiéter, je promets de faire un effort pour venir plus souvent.
— Je sais que tu es perturbé, mon ami, mais tu peux te confier, tu sais, ajouta Hilda en enflammant son doux cosmos.
— C’est que je ne sais pas vraiment ce qui m’arrive, et j’aurai besoin de vérifier une ou deux choses pour être sûr.
— Alors, dis-nous ce qui nous vaut l’honneur de ta visite ? intervint Siegfried.
— Et bien, j’aimerais m’éloigner quelque temps de mon domaine et d’Asgard. Je vous demande l’autorisation de prendre des vacances.
— Mime, es-tu certain que c’est la meilleure solution ? l’interrogea Hilda.
— Je ne sais pas mais aller là-bas m’aidera peut-être à comprendre.
— Là-bas ? demanda à son tour le conseiller de la Souveraine.
— Au Sanctuaire d’Athéna, fut la réponse hésitante du guerrier.
— Tu veux aller au Sanctuaire ? Pourquoi, là-bas ? reprit Hilda sur un ton qui se voulait être de la surprise, mais il n’en était rien, elle connaissait le fond des pensées du guerrier d’Eta.
— Et bien, j’ai … j’ai envie de revoir… le chevalier du Phœnix, finit par avouer Mime tout rougissant.
— Qu’en penses-tu, Siegfried, peut-on lui octroyer des vacances au Sanctuaire ? demanda Hilda taquine.
— Et bien, je ne pense pas que cela pose un problème au grand Pôpe et je n’y vois pas d’inconvénient de notre côté. De plus, cela ne peut-être que bénéfique pour notre ami.
— Dans ce cas, Mime, considères-toi en vacances dès demain matin pour un mois ou plus si tu as besoin. Cela te convient-il ? interrogea Hilda.
— Merci, Votre Altesse, vous êtes généreuse. Je partirai demain matin pour le Sanctuaire.
— Je préviens de ce pas Shion de ton arrivée, intervint le conseiller.
Mime prit congé et se hâta de rentrer chez lui afin de préparer son sac. Enfin, il allait savoir ce qu’il ressentait vraiment pour Ikki. De l’amitié, de l’admiration ou plus encore ? Quoique ce soit, il espérait que ce sentiment soit réciproque.
———
Le guerrier Divin de Benetnash se trouvait en bas des marches menant au premier temple où le chevalier Mû du Bélier semblait l’attendre. D’un coup Mime se sentit incapable d’avancer. Qu’avait bien pu donner Siegfried comme explication pour sa visite prolongée ? Et s’il avait dit pour Ikki ? Non, ni le guerrier de Dubhe ni la prêtresse d’Odin ne lui aurait joué un si mauvais tour ! Il prit une profonde inspiration et entama la montée de l’escalier jusqu’au temple du Bélier.
— Sois le bienvenu Mime de Benetnash, Mû l’accueillit chaleureusement.
— Merci chevalier du Bélier.
— Nous sommes alliés, appelles-moi Mû, dit le chevalier en souriant. Shion nous attend au Palais. Tu es prêt ?
Mime regarda les escaliers qui menaient jusqu’au Palais et soupira lourdement.
— Et bien, Mû, s’il faut en passer par-là. Allons-y ! dit-il désappointé.
Le Bélier se mit à rire devant la mine déconfite du visiteur qui se demanda pourquoi le Gold riait ainsi.
— Ne t’inquiètes pas, je vais nous téléporter, reprit le chevalier.
Mime fut soulagé de pouvoir esquiver cette ascension interminable. Mais il allait certainement devoir fournir une explication au Pope quant à sa présence au Sanctuaire. Un souffle plus tard, Mû et lui arrivaient devant une immense porte. Une voix retentit depuis l’autre côté de ce lourd panneau de bois sculpté, pourtant personne n’avait encore frappé.
— Entre Mû ! Shion avait une voix claire, ferme et douce à la fois.
Les deux hommes pénétrèrent dans ce lieu solennel.
— Merci Mû, tu peux nous laisser.
— Très bien, maître. A plus tard, Mime, passes chez moi quand tu veux.
— Merci Mû, je passerai volontiers.
Le Bélier prit congé et se téléporta vers son temple. Shion invita Mime à s’asseoir et leur servit un café. L’atmosphère était légère et le guerrier d’Asgard se détendit.
— Tu as semblé surpris tout à l’heure quand tu es arrivé avec Mû ? commença le Pope.
— Oui, je l’avoue. Vous saviez que nous étions là ? continua Mime quelque peu hésitant.
— Je lis et ressens les cosmos plus facilement que les autres chevaliers, se justifia Shion en souriant. Pour me cacher quelque chose, il faut être très bon dans l’art de fermer son esprit.
Mime déglutit difficilement, alors il savait ?
— Je sais pourquoi tu es là, effectivement. Mais rassures-toi, ton secret est bien garder avec moi. Cependant si tu ne fermes pas mieux que ça ton cosmos, ironisa Shion, tout le Sanctuaire sera au courant avant ce soir.
Le guerrier Divin d’Asgard rougit plus qu’il ne l’aurait pensé. La tête baissée, il se triturait les doigts comme un adolescent prit en faute.
— Mime ? Tout va bien ? l’interrogea l’ex-Bélier.
— C’est que … trop confus, il ne put finir sa phrase.
— Je pense que venir ici pour t’aider à comprendre tes sentiments, est une bonne idée. Tu es le bienvenu et tu peux rester autant que tu le souhaites.
— Merci, Altesse, dit timidement Mime.
— S’il te plaît, appelles-moi Shion comme tout le monde. Si tu as besoin d’en parler, viens me voir, ajouta le Pope.
— Merci …. Shion !
— Des appartements ont été préparés pour ton séjour.
Le représentant d’Athéna appela un serviteur qui conduisit l’invité dans ses appartements.
———
Il entra dans une vaste pièce, laissa tomber son sac sur le canapé et se dirigea vers la fenêtre. Pendant qu’il regardait la vue, le serviteur l’informa qu’il y avait en plus du salon/salle à manger, une chambre, une salle de bain et une petite cuisine. Puis il prit congé. Mime le retint un moment, il voulait savoir où se trouvait le quartier des chevaliers de Bronze. Le jeune homme lui expliqua qu’il fallait descendre jusqu’aux arènes et les contourner. Ensuite il pourrait facilement repérer les lieux car ils logeaient tous les cinq dans un temple ressemblant à ceux des chevaliers d’or. Le jeune homme se dirigea vers la fenêtre et montra du doigt un temple éloigné, du moins un petit morceau de temple car depuis l’endroit où ils étaient ils ne pouvaient apercevoir que le haut d’une colonne. Le guerrier d’Asgard le remercia et le serviteur s’en alla. Depuis la fenêtre où il se trouvait encore, Mime observait la bâtisse en question. Il eut un pincement au cœur. Comment allait-il s’y prendre pour se rapprocher de lui ? Oui, comment faire ?
Mime laissa sa contemplation et regarda autour de lui. Les appartements, qu’on lui avait alloué, étaient très spacieux à la décoration simple. Quelques cadres sur les murs, un buffet dans le coin salle à manger ainsi qu’une table et des chaises, un coin cuisine avec tout l’équipement nécessaire pour préparer des repas. Il alla ouvrir le frigo : il était rempli de nourriture. Un mot manuscrit sur l’évier attira son attention : Tu n’es pas obligé de manger seul ! Shion. Le guerrier d’Eta sourit face à toutes ces attentions.
Il récupérera son sac et se dirigea vers la chambre : un lit, une table de nuit et une armoire étaient les seuls meubles de ce lieu impersonnel. Il rangea ses affaires dans l’armoire bien trop grande, s’allongea sur le lit et soupira tout en regardant par la fenêtre. Il se demandait si c’était vraiment une bonne idée d’être ici. Il se sentait presque ridicule…
Un coup donné à la porte fit sortir le visiteur de ses réflexions. Il se leva tout en se demandant qui pouvait venir le voir alors qu’il venait à peine de poser ses valises. A peine eut-il ouvert la porte qu’une tornade verte lui sauta au cou.
— Mime, je suis content de te revoir.
— Shun ? Comment sais-tu ? demanda le blond incrédule.
— Shion nous a fait un message télépathique pour nous dire que tu étais là. Tu te souviens de Hyoga et de Shiryu ? sourit Andromède.
— Oui, bien sûr. Mais entrez donc ! répondit Mime en ouvrant d’avantage la porte.
— Alors, pourquoi tu es là ? demanda le Dragon. Tu es en mission ?
— Non, je ne suis pas en mission. J’avais besoin de partir d’Asgard pour éclaircir certaines choses, j’ai pensé que venir ici serait idéal, répondit Mime, espérant que cela suffise, du moins pour le moment.
— N’hésite pas à nous demander un coup de main, on t’aidera, poursuivit le Cygne.
L’Asgardien baissa la tête quelques secondes mais se reprit bien vite en proposant quelque chose à boire à ses amis. « Un café » fut la réponse unanime. Mime se dirigea dans la cuisine où il ouvrit l’ensemble des placards pour trouver ce dont il avait besoin. Quelques minutes plus tard, il revint avec un plateau sur lequel il avait posé le sucre, le lait, les cuillères et les tasses déjà remplies. Ils s’installèrent dans la partie salon sur le canapé et discutèrent. Chacun donnait des nouvelles de ses compagnons d’armes.
— Mais au fait, où sont Seiya et Ikki ? osa questionner le guerrier de Benetnash. Après tout, personne ici ne connaissait son trouble pour le Phœnix.
— Ils sont ensembles aux arènes, répondit le Cygne. C’est leur tour de surveiller l’entraînement des jeunes recrues. On fait ça à tour de rôle. Après demain, ce sera au tour de Shiryu et Angelo. Une fois par mois un Gold vient pour voir où en sont les enfants, et cette fois c’est Angelo qui s’y colle.
Pendant qu’il parlait, Hyoga observait le Dragon. Son ami s’attrista pendant une seconde quand il eut mentionné Angelo. Mime, lui, écarquilla les yeux. Le Phœnix et Pégase ensembles ! Il se recentra rapidement devant ses amis, il ne voulait pas qu’ils sachent. Il reprit la conversation mais un sentiment étrange lui broya les entrailles : de la jalousie ? Après tout, il était ici pour savoir, et bien il commençait à entrevoir !
— Mais au fait Mime, tu ne le sais pas mais Hyoga et moi … et bien… sommes ensembles, avoua Andromède en serrant la main de son amant, un peu gêné tout de même.
— Je l’ignorais, en effet. Je suis ravi pour vous. Et depuis combien de temps ? demanda t-il taquin mais sincère.
— Quelques semaines, et merci, répondit le Cygne en souriant, ses yeux enfuient dans le regard vert de son bel éphèbe.
— Et toi, Shiryu ? Tu es toujours célibataire ? questionna l’Asgardien.
— Oui…, soupira t-il en détournant ses iris emplis de tristesse. Une fois encore cela n’échappa pas au Cygne.
Shun expliqua alors que le Dragon était amoureux mais qu’il ne s’était pas déclaré de peur de se ridiculiser. Il ajouta que personne ne savait de qui il s’agissait. Mime, qui était assit à la droite de Shiryu, posa une main compatissante sur son épaule. Il savait ce que pouvait éprouver son ami.
— Pourquoi penses-tu être ridicule ? demanda Mime.
— C’est un Gold, voilà pourquoi ! confessa durement le Dragon.
— Parce que c’est l’un des Gold, tu penses qu’il te rejettera, que tu ne l’intéresseras pas ? C’est idiot et si lui aussi à des sentiments ? Tu devrais essayer de trouver un moyen pour lui faire comprendre à défaut de lui dire. « Je devrais peut-être suivre ce conseil moi-même ! » pensa Mime.
Le Dragon soupira. Shun et Hyoga se regardèrent impuissant face à la détresse de leur ami.
— Ce n’est rien Mime. Tu n’es pas venu ici pour mes états d’âme, tu as toi aussi tes propres problèmes. Parlons d’autres choses, voulez-vous ?
Tous acquiescèrent et la discussion dévia sur des sujets moins pénibles aussi bien pour le chevalier que pour le guerrier d’Asgard. « Mais qui pouvait bien être celui qui faisait battre le cœur d’un si vaillant combattant ? » s’interrogea Mime.
Au final, ils passèrent tous un très bon moment ensemble et le temps passa rapidement. L’heure du dîner approchait à grands pas, Ikki et Seiya n’allaient pas tarder à rentrer des arènes.
— Mime, veux-tu te joindre à nous ce soir ? demanda Shiryu.
— C’est gentil, merci. Mais la journée a été longue et je suis fatigué. On peut remettre ça à plus tard ? Après tout, je suis là pour plusieurs jours, s’empressa d’ajouter le blond.
— Et bien, dans ce cas, on remet ça à demain soir ! Ok ! conclut joyeusement Shun.
— Très bien, à demain alors.
Mime aurait aimé accepter l’invitation de ses amis, mais il n’était pas encore prêt à voir le ténébreux oiseau de feu. Aussi se prépara t-il un repas assez léger, il n’avait guère d’appétit. Sa collation avalée, il s’installa dans le canapé avec le livre qu’il avait emporté. Malgré le côté intéressant de l’ouvrage ses pensées dévièrent souvent, trop souvent vers un chevalier de Bronze au regard bleu nuit si attirant. Il prit une profonde inspiration. Demain soir, il sera près de lui. Cette réflexion le réconforta pour la soirée, au moins….
———
Les Bronzes étaient attablés et Seiya raconta l’après midi passé aux arènes à observer les plus jeunes. Il prétendit que certains d’entre eux montraient des aptitudes pour devenir chevalier, mais il était encore trop tôt pour l’affirmer. Pégase retraça pratiquement tout l’entraînement à ses amis. Il détailla les points forts et les points faibles des novices. Tous l’écoutèrent avec attention, car qui sait, ils devront peut-être en prendre un comme disciple. Pourtant malgré leurs enthousiasmes, Ikki semblait absent. Certes, il n’avait jamais été bavard et préférait souvent être seul, même si pour ce dernier point il faisait d’incroyables efforts. En effet, à la demande d’Athéna, le Phœnix avait accepté de rester au Sanctuaire pour gérer les nouveaux apprentis avec les autres et même d’en prendre un sous son aile. Cela lui coutait sa liberté mais pour Athéna…
— Ikki ? appela plusieurs fois Shun, appels qui restèrent sans réponses.
Le Phœnix resta prostré.
— Tu te fatigues pour rien, intervint Pégase, il est comme ça depuis ce matin.
Shun s’approcha de son frère et le secoua doucement en prononçant son prénom. Au bout de quelques minutes, Ikki revint dans le monde réel.
— Shun ? Tu me parlais ? demanda un Phœnix déboussolé.
— Ca fait au moins cinq minutes que je t’appelle. Qu’est-ce que tu as ? s’inquiéta le cadet.
— Rien, répondit évasivement l’aîné, ça va !
— Ikki, insista Shun.
— Je te dis que ça va !
— On voit bien que c’est faux, Ikki, intervint Shiryu.
— Oh ! Toi la ferme. Tu peux causer !
Le Phœnix se leva sans avoir touché à son assiette et lorsque son frère lui demanda de manger au moins un peu, Ikki répondit qu’il n’avait pas faim. Il quitta le temple énervé malgré lui, se demandant pourquoi il avait agit ainsi. Personne ne le retint sachant que c’était peine perdue.
— Mais enfin, qu’est-ce qui lui arrive ? demanda Seiya.
— Si on le savait ! Je suis désolé Shiryu, s’excusa Andromède, mon frère n’a pas été sympa.
— Ce n’est rien, relativisa le Dragon, nous savons tous comment il est !
Les quatre amis dînèrent, essayant de garder leur bonne humeur. Shun raconta à Seiya que Hyoga, Shiryu et lui étaient allés tenir compagnie à Mime et qu’ils avaient passé un bon moment. Le Cygne ajouta que l’Asgardien serait là le lendemain soir. Ce qui réjouit Pégase.
———
Ikki marchait ou plutôt errait. Les mains au fond des poches de son jean et la tête baissée, ses pas l’avaient conduit aux pieds des escaliers des temples du zodiaque. Il scruta les maisons une à une pour finalement s’attarder sur le Palais. Il savait qu’il était là, dans l’un des appartements réservés aux invités. Des sentiments inconnus le transperça de part en part. Une boule dans le bas de son ventre venait de se former, ses mains et ses jambes se mirent à trembler. Chacune de ses pensées se dirigeaient vers lui, surtout lorsque le beau blond se trouvait au Sanctuaire. Or, d’habitude il venait en mission, ne séjournait qu’un jour ou deux et restait au Palais avec Hilda, Athéna, Siegfried et Shion. Sa Souveraine l’accaparait tellement qu’il ne pouvait profiter de ses journées. Cette fois, c’était différent. Il n’y avait pas de mission et Mime était ici, seul, libre de faire ce qu’il souhaitait. Alors, peut-être que le Phœnix réussira, cette fois, à lui parler. Le chevalier soupira lourdement, les mains toujours dans ses poches, il shoota dans un malheureux caillou qui n’avait pourtant rien demandé. Il allait tourner les talons quand il se fit alpaguer.
— Qu’est-ce que tu fais dans les parages, Ikki ?
— Angelo ? ! Et toi, tu fais une balade digestive ? répliqua sarcastiquement le Bronze.
— Oï ! T’énerves pas !
— Désolé, vieux !
— Alors, reprit le Gold ignorant le mot « vieux », qu’est-ce qui te rend comme ça ?
— Je ne sais pas, pas vraiment…
— Qui a t-il d’intéressant au Palais ? le Cancer sourit.
— …
— T’inquiètes, je dirais rien aux autres. Il va rester plusieurs jours, tu auras sans doute l’occasion de le voir, dit Angelo en donnant une tape amicale sur l’épaule du Phœnix pour le réconforter.
— Hein ! De quoi tu parles ? s’énerva presque le Bronze.
— Me prends pas pour un con, Phœnix !
— Alors arrête de dire de conneries !
Angelo ne répondit rien mais son regard, quelque peu sadique, en disait long. Ikki dut se rendre à l’évidence : il savait !
— Comment,……… Comment sais-tu ? interrogea Ikki légèrement honteux de s’être fait surprendre.
— Je ne le savais pas ! Je t’ai vu observer le Palais et je me doute que tu ne cours pas après notre Pôpe ! J’me trompe ?
— … (soupire), non. Tu as raison…
Ikki se retourna vers le treizième temple, levant son regard vers le seul endroit éclairé : les appartements de Mime. Sans savoir pourquoi, l’attitude du Gold l’encouragea à se confier davantage. Pourtant les deux hommes n’étaient réputés ni pour écouter ni pour se confier. Toujours est-il qu’Ikki relata leur combat puis les sensations et sentiments qu’il avait ressentit alors. Sensations et sentiments qu’il éprouvait encore, surtout lors de présence en ces lieux du beau blond venu du Nord.
Le Bronze se souvint de ce jour où il rencontra le Guerrier de Benetnash lors de la bataille contre Hilda. Il venait sauver son frère aux prises avec lui. Dès qu’il eut posé ses iris marines sur le blond, quelque chose se passa en lui. Il ne comprit pas de suite de quoi il s’agissait. Il devait avant tout penser à son frère, à ses amis et à Athéna. Ce moment lui revint en mémoire à leur première rencontre, après leur retour à la vie. Et depuis il ne cessait de penser à lui. Les rares moments où il le voyait il sentait son corps lui échapper. Ses jambes ne le portaient plus. Sa respiration s’emballait. Et si le destin les rapprochait un peu plus, lors d’un repas commun par exemple, son organe vitale menaçait de s’enfuir de sa poitrine.
Tout en discutant, les deux chevaliers marchaient en direction de la plage. Ikki avait vidé son sac et se sentait plus léger dans l’âme, Angelo l’avait écouté patiemment et sans sarcasmes, un exploit.
— Merci de m’avoir écouté, Angelo !
— Ca sert à ça les potes, non ?
— … le Bronze haussa les sourcils, lui et le crabe : potes ? Pourquoi pas, pensa t-il.
— Bin quoi ! Deathmask est mort et moi Angelo, je suis de retour et j’suis cool ! argumenta le Cancer en souriant.
Les deux hommes partirent dans un fou rire incontrôlable qui dura de longues minutes. Ils s’en tenaient le ventre tant ils riaient. Puis Angelo reprit son sérieux, du moins essaya car il n’était pas non plus dans ses habitudes de se confier.
— Je peux te confier un truc ? murmura le Gold.
— Je viens de te raconter tout ce que je ressens pour Mime. Alors, oui, tu peux tout me dire. On est pote maintenant ! Enfin, j’espère ! Et ne t’avise pas de raconter ça à qui que ce soit !
— Je suis aussi amoureux, lâcha subitement le Cancer en détournant son regard de son nouvel ami. J’étais sorti, comme souvent, espérant le croiser ou l’apercevoir à la fenêtre de sa chambre.
— Tu l’espionnes ? s’écria Ikki. Tu m’as pas d’occasion de le voir en journée ?
— Evidemment que je le vois, c’est un chevalier. Je le vois souvent même, mais pas assez à mon goût, j’ai tellement envie de plus.
Et cette fois c’est Angelo, l’ancien assassin du Sanctuaire, qui libéra son cœur. Il finit par confier à Ikki que les sentiments qu’il ressentait s’accentuaient de jour en jour. Le Cancer expliqua qu’il se sentait comme un gosse face à ses premiers émois. La panique le prenant dès qu’il était en la présence de celui qui faisait battre son coeur. Néanmoins lorsqu’il était loin de lui, ses pensées n’étaient que pour lui. Jour et nuit. Il le voulait, et souhaitait n’être qu’auprès de lui. Angelo se mettait à nu devant Ikki, une pointe de tristesse dans la voix.
— Je le trouve si triste depuis quelque temps, mais je n’ose pas faire le premier pas. Mon passé joue contre moi ! Quand je le vois avec son regard éteint, mon cœur s’arrête. Quand je vois qu’il n’est pas seul et qu’il rit avec vous, mon cœur se serre et je vous jalouse de passer tant de temps avec lui.
— Je te confirme : t’es cuit mon pote ! ironisa le Phœnix. Mais de qui tu parles ? réagit Ikki.
— Je sais ! soupira Angelo levant les yeux vers sa constellation. Shiryu…. Shiryu me hante, il me rend fou. C’est moi qui ai demandé à Shion de me mettre avec lui après demain pour la surveillance des petits. Juste pour l’avoir rien que pour moi, être prêt de lui et essayer…
— Shiryu ! ?
— … Oui, le beau Dragon ! sourit le Cancer.
Ikki se figea net. Il savait que le Dragon était amoureux mais refusait dire de qui il s’agissait. Devait-il en parler à Angelo ? Puis il pensa qu’il aimerait savoir si Mime avait déjà quelqu’un dans son cœur, alors il prit sa décision.
— Je ne devrais peut-être pas te le dire….. mais il nous a avoué être amoureux d’un Gold. Cependant, il refuse de nous dire de qui il s’agit.
Angelo se décomposa lorsque Ikki lui apprit pour Shiryu. Il ne savait plus s’il devait crier, rire ou bien pleurer…. C’était sans doute trop tard. « Une seconde, se dit-il, s’il a l’air si mélancolique c’est que soit son amour n’est pas réciproque soit qu’il ne s’est pas encore déclaré ! Dans tous les cas, j’ai encore une chance », pensa t-il. Ikki qui ne suivait pas les réflexions de son nouvel ami reprit :
— Tu ne devrais pas t’inquiéter, tu fais parti des Gold !
— Merci de me l’avoir dit.
— T’endors pas sur tes lauriers, parles-lui.
— Ouais, bah tu peux causer, gros malin, dit le Cancer en lui lançant un clin d’œil.
Les deux chevaliers se regardèrent et dans un mouvement parfaitement synchronisé haussèrent les épaules face à leur manque de courage.
———
Le Dragon délaissa ses amis pour s’enfermer dans sa chambre, comme cela lui arrivait depuis un moment. Il s’installa sur le rebord de la fenêtre, le dos contre le mur et regarda vers le ciel étoilé, les yeux rivés sur la constellation du Cancer. Pourquoi n’arrivait-il pas lui parler ? Pourquoi était-il si faible lorsqu’ils se croisaient ? Quand son regard s’accrochait à celui de son aimé, il lui semblait défaillir, perdre le contrôle. Il aimerait tant pouvoir se noyer dans ce bleu perçant et s’abandonner dans ses bras puissants mais pour cela, il fallait lui dire, ou lui faire comprendre comme lui avait suggéré Mime. Un long soupir de lassitude s’en suivi. Pauvre de lui !
Longtemps, il resta ainsi le regard tourné vers l’océan étoilé, se disant qu’il leur était impossible - tout comme leur constellation - de se rapprocher. Personne ne savait pour qui battait son coeur. Personne ne soupçonnait quoique ce soit. Cela n’était pas une histoire de confiance, mais plutôt de discrétion. Il ne voulait pas entendre à tout bout de champs ses amis lui dire ce qu’il devait faire ou pas. Pire ! Il ne voulait pas qu’ils s’en mêlent. Il les connaissait bien, aussi il savait qu’ils feraient leur possible pour les rapprocher, au point - peut-être - de tout gâcher.
Pourquoi Shion l’avait collé avec lui pour la surveillance des gamins ? Shiryu appréhendait ce moment, qui n’arriverait que deux jours plus tard, mais en même temps il en était heureux. Passer une journée avec lui, rien que lui. Bon d’accord, il y aura également les apprentis mais les autres ne seront pas là. Comment profiter au mieux de cette opportunité ? Comment se rapprocher de lui, lui qui est si froid et si distant ? Comment faire pour qu’il ne se doute de rien ?
Shiryu laissa échapper un soupir lourd de sens, heureusement personne ne l’avait entendu. Sur ses réflexions, il quitta son point d’observation pour aller se coucher. Il aimerait tant pouvoir se caler contre le corps, qu’il devinait chaud, d’Angelo du Cancer.
———
Comme tous les matins, les chevaliers présents au Sanctuaire devaient assister à l’entraînement. C’était surtout un moyen de rester en forme et de se retrouver tous ensembles qu’un véritable entraînement. Mime avait été invité, pour ne pas rester seul et qui sait, il aura peut-être envie de se défouler.
Dans les gradins, étaient déjà installés Mû, Dohko, Saga, Kanon, Aphrodite, Angelo, Shun, Hyoga et Seiya. Le guerrier d’Asgard arriva avec Shion et allèrent prendre place près des autres. Shiryu et Aioros s’affrontaient, en bas dans l’arène, avec peu de cosmos pour éviter les grosses blessures. Ils utilisaient principalement les techniques d’art martiaux qu’ils connaissaient. Parfois ils lançaient une de leurs attaques, mais rien de conséquent pour de tels hommes. Angelo regardait assidûment le combat et restait sur ses gardes, juste au cas où le Sagittaire ne retiendrait pas ses coups. Durant la durée de l’affrontement, le Cancer rata plusieurs battement de cœur. Heureusement son Dragon était plus résistant qu’il ne le laissait paraître.
Ikki était arrivé en retard cependant il avait décidé de rester en retrait. Lorsqu’il aperçut le bel Asgardien, il prit le temps de le contempler, ou plutôt de le dévorer des yeux, redessinant les courbes de son visage fin et pâle, s’arrêtant sur ses yeux améthyste et sur sa chevelure indisciplinée à la couleur du soleil. Il s’attarda aussi sur son corps si finement sculpté que l’on pourrait croire qu’il est fragile, mais il n’en était rien. Le corps du Phœnix commençait à réagir, des frissons lui parcouraient l’échine, son cœur battait plus fort dans sa poitrine, il se mit une claque mentale pour s’empêcher de fantasmer plus, mais trop tard…. Lui aussi était cuit, et à point.
Mime avait beau fouiller les lieux, il ne percevait pas son bel oiseau de feu. Pourtant, il devait être là. Il avait ressentit son cosmos quelques minutes plutôt et là plus rien. En revanche, il sentait un regard posé sur lui, mais n’arrivait pas à savoir qui pouvait bien le dévisager ainsi. Le guerrier de Benetnash voyait son trouble augmenter de minute en minute. « Et si c’était lui ? », se dit-il. Se pourrait-il que ses sentiments soient partagés ? Ses joues rougirent à cette pensée. Il donnerait cher pour le voir là, tout de suite, maintenant. Se blottir dans ses bras forts, respirer son odeur masculine, sentir ses lèvres sur les siennes et …. « stop ! », s’ordonna t-il. C’en était trop, il devait lui dire. Et le plutôt sera le mieux, en tout cas avant de devenir fou.
———
La fin du combat entre Shiryu et Aioros, qui se solda par un Dragon à terre, annonça l’arrivée de Saga et d’Aphrodite dans l’arène. Puis Hyoga et Mû s’affrontèrent et ce fut la fin des exercices pour ce matin. Il était maintenant près de douze heures trente.
Ikki était resté près d’une colonne pour pouvoir regarder à loisir le beau blond qui ne semblait pas l’avoir repérer. Néanmoins Shion et Dohko l’avaient perçu et savaient où il se trouvait.
— Ikki a bien caché ses sentiments jusqu’à maintenant ! dit Dohko via son cosmos vers celui de Shion.
— Oui, mais là il se contrôle moins.
— Il est grand, il sait ce qu’il a à faire.
— Sauf que notre Phœnix est têtu et que Mime a l’air timide. Ca promet, soupira le Pôpe.
— Tu veux t’en mêler ? demanda soucieux la Balance.
— Non, rassures-toi ! Je suis juste inquiet pour eux. L’un d’eux devra pourtant faire le premier pas. Comme pour ton disciple…
— Ils sont pénibles ces jeunes, et ça se dit chevalier, ironisa Dohko.
Tous les chevaliers quittèrent les arènes afin de rejoindre leurs temples. Pour ne pas se montrer Ikki attendit que tous soient partis pour sortir de sa cachette.
— Alors, tu te planques maintenant ! lança le Cancer faisant sursauter le Phœnix.
— Tu peux causer. Il me semble que tu pratiques cet exercice souvent, répliqua Ikki quelque peu sarcastique.
— Ouais, bon ! Un, partout ! s’amusa Angelo.
— Ca te dit de venir manger avec nous ce soir, demanda le Bronze, ça te donnera l’occasion de voir Shiryu. J’ai vu comment tu étais inquiet tout à l’heure, tu pourras avoir de ses nouvelles, ria presque le Bronze
— Je ne sais pas… si je pourrais tenir…, dit Angelo, je….
— C’est une bouffe entre pote. Allez !
— Facile à dire, mais que dirais-tu si Mime était invité aussi ? s’empressa de dire le Gold
— Rien, je profiterais de la situation, tenta de répondre le plus jeune, en essayant de s’en convaincre également.
— Rien que pour ça je veux bien venir, ricana Angelo.
— Que veux-tu dire ? interrogea Ikki, surpris.
— Que Shun et les autres ont invité Mime ce soir, devant la mine déconfite de son ami Angelo sourit, tu ne le savais pas ?
— … non, je l’ignorais, Ikki déglutit difficilement, très difficilement.
Le Phœnix pâlit d’un coup ce qui fit rire son acolyte. Ikki, lui, ne trouvait pas ça drôle. Angelo accepta l’invitation de son ami. Il pourrait ainsi en savoir plus sur le beau Dragon mais à vrai dire ce n’était pas la seule raison, il voulait voir comment Ikki allait s’en sortir devant l’Asgardien.
Pendant ce temps, Mime accepta l’invitation de Mû pour partager le repas du midi. A sa grande surprise, ils ne seraient pas seuls, Aioros venait de les rejoindre sur le parvis du premier temple. Sa surprise fut plus grande encore lorsque le Sagittaire s’approcha du Bélier pour l’embrasser tendrement. Le guerrier de Benetnash sourit, un peu tristement, mais félicita ses amis. Le timide Bélier rougit et remercia son invité. Aioros, lui, hocha la tête.
———
Voyant le Phœnix se liquéfier devant la nouvelle qu'il venait de lui annoncer, Angelo lui proposa de déjeuner ensemble. Ikki accepta mais fit un détour par le temple des Bronzes pour prévenir son frère qu’il ne mangerait pas avec eux le midi et qu’il avait invité le Cancer le soir même. Shun sembla surpris et se demanda ce qu’il se passait entre son frère et Angelo.
— Ikki, tu passes beaucoup de temps avec Angelo depuis hier.
— Bin quoi ! On est pote ! répondit un peu sèchement le Phœnix.
— Pote ? ! T’es sûr que c’est pas plus que cela ? fit le cadet en faisant un clin d’oeil à son frère.
— … ? A quoi tu penses là ? demanda Ikki sur la défensive.
— Vous êtes ensembles, c’est ça ? demanda Shun.
— HEIN ! Non mais ça va pas ! Je te l’ai dit : on est pote. Et on a plus ou moins les mêmes problèmes, ça nous rapproche.
— Et quels problèmes ? interrogea Andromède.
— Salut à plus, Ikki tourna les talons et se dépêcha de partir avant que son frère ne le rattrape, dit à Seiya que je le retrouverai aux arènes, finit-il.
Shun soupira en se demandant ce qui arrivait à son frère. Quels problèmes pouvait-il avoir et surtout en commun avec le Cancer ?
———
— Shiryu ? Ca va pas ? s’inquiéta Hyoga en rattrapant de justesse de son ami qui allait tomber.
— Shiryu ? Qu’est-ce qui t’arrive ? interrogea Shun.
— Rien… rien…ça …ça va, répondit-il sans y croire.
— Mais enfin, tu es devenu pâle en une seconde, tes jambes ne te portent plus…, insista Shun.
— Pourquoi, … pourquoi ton frère l’a invité, lui ? murmura le Dragon.
Shun et Hyoga se regardèrent, commençant à discerner le malaise de leur ami aussi Shun tenta de poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis quelques secondes.
— C’est d’Angelo dont tu es amoureux ? demanda tendrement Andromède.
Les pommettes du Dragon se colorèrent si vite dans une jolie teinte rose que ses amis comprirent et lui sourirent affectueusement. Hyoga avait posé sa main sur l’épaule de son ami en signe de compassion.
— C’est donc lui, ce n’était pas une question mais plutôt une réflexion que se faisait le Cygne.
Shiryu hocha la tête pour affirmer. Le dîner de ce soir allait être une véritable torture pour lui, pensèrent ses amis. Angelo n’était pas quelqu’un de très sociable bien que lui aussi fasse des efforts depuis plusieurs semaines.
— Lui as-tu déjà parlé ? demanda alors doucement Shun.
— Non, je n’ai jamais osé. C’est à cause de moi qu’il est mort, je doute qu’il s’intéresse à moi après ça, soupira t-il. Il est si solitaire aussi, qu’il est difficile de savoir à quoi il pense.
— C’est une fausse excuse, Shiryu ! intervint Hyoga. J’ai tué mon maître lors de la bataille des temples et il ne m’en veut pas pour autant. Tout comme tous ceux qui ont péri lors de cet affrontement. Angelo y comprit ! Ils savent qu’ils ont fait une erreur. Ce n’est pas à nous qu’ils en veuillent mais à eux et rien qu’à eux.
— Facile à dire….
— Tu ne devrais pas t’inquiéter, s’il t’en voulait encore tu le saurais depuis le temps, intervint Shun. Pour ce soir, reste toi-même et ça devrait bien se passer. C’est une occasion pour essayer de te rapprocher de lui et de savoir ce qu’il pense, qui il est vraiment sous ce masque impassible.
— Je ne sais pas si je pourrais rester serein sans rien montrer de mon trouble, dit doucement Shiryu, mais vous avez sûrement raison. Je devrais plutôt me réjouir de passer une soirée avec lui et essayer d’en profiter, du moins discrètement.
— Tu devrais essayer profiter de ce moment pour lui parler franchement, conclu le Cygne.
Shiryu soupira lourdement, il savait que ses amis avaient raison mais cela faisait des semaines qu’il tentait de se déclarer mais ni les mots ni les occasions ne se présentaient.
———
Dix-neuf heures sonnaient. Shiryu sentait son cœur s’emballer. Dans quelques minutes arrivera celui qui hantait ses pensées. Ses mains devinrent moites, une boule se forma dans son ventre et il se sentit défaillir. Shun et Hyoga tentaient de le rassurer comme ils pouvaient mais rien n’y faisait. Les amants ne savaient plus quoi faire pour aider le Dragon, puis Shun eut une idée : il venait de trouver quelque chose pour rapprocher Shiryu et Angelo.
De son côté, Ikki n’était pas franchement mieux. Le beau Phœnix faisait les cent pas dans le temple des Bronze. Il n’était pas loin de faire une tranchée tant il tournait en rond.
Mime, lui, semblait calme … en apparence uniquement. A l’intérieur, son corps bouillait. Il avait chaud et froid en même temps, ses mains tremblaient, il avait l’impression de marcher sur du coton. Ce soir, il le verra et s’il a le courage, il lui dira à quel point il est important pour lui, seulement … s’il en a le courage.
Angelo était comme un volcan sicilien : calme dehors et en ébullition dedans, près à exploser. Il passera la soirée près de son beau Dragon, pouvant l’observer à loisir, le détailler sous toutes les coutures, imaginer les courbes de son corps musclé….
Une demi-heure plus tard, le guerrier Divin d’Asgard quitta ses appartements et descendit les interminables escaliers pour se rendre au temple de ses amis. Quelques minutes plus tard, il arriva au temple du Cancer qui semblait attendre quelqu’un.
— Salut Mime ! lança Angelo.
— Angelo ? ! Tu attends quelqu’un ? interrogea le blond.
— Oui ! Toi !
— Moi ? Mais je dois aller chez les Bronze.
— Moi aussi, c’est pour ça que je t’attendais. On y va ? poursuivit le Cancer.
Mime acquiesça et suivit le chevalier. Tous deux perçurent que leurs cosmos respectifs étaient perturbés.
— Ca n’a pas l’air d’aller ? T’es malade ? interrogera Angelo.
— Non, tout va bien…, le guerrier d’Asgard soupira lourdement. C’est juste que …
— Que ?
— Non rien ! Ce n’est rien du tout. Ton cosmos aussi semble perturbé, fit remarquer l’Asgardien.
— Je sais…. C’est que je suis amoureux et que je n’ose pas me déclarer, voilà pourquoi, murmura le Cancer plus fort qu’il ne l’aurait souhaité.
Mime s’arrêta net de marcher. Angelo venait de dire qu’il était épris de quelqu’un, en plus il était également invité chez Shun et les autres et il avait vu – le matin même – Ikki et le Cancer ensemble. Et si Angelo parlait d’Ikki ? Et si tout était fichu ? Le guerrier d’Eta sentait des larmes perler sur ses joues, larmes qu’Angelo aperçut.
— Mime ? Qu’est-ce que tu as ? s’inquiéta t-il.
— Ne me dis pas que tu es amoureux de…, Mime était honteux de demander ça mais il devait savoir, de Ikki ! sa voix tremblait et son cœur rata plusieurs battements.
— Hein ! Moi amoureux du Phœnix ? Mais qui t’as raconter un truc aussi stupide ?
— Tu viens de me dire que tu est amoureux, et comme tu es invité aussi, j’ai pensé que……
— Que j’avais craqué sur lui ? Non mais tu délires, ma parole. Ikki et moi… le Cancer se mit à rire aussi fort qu’il le put.
Mime se sentit revivre et un sourire égaya son visage. Angelo, de son côté, réfléchit vite et se demanda si son compagnon de route n’avait pas un faible pour l’oiseau de feu du Sanctuaire.
— Je n’ai pas vraiment envie de dire quoique ce soit, mais au point où j’en suis. Et tu as intérêt à tenir ta langue, c’est compris ! grogna t-il. C’est de Shiryu dont je parle. Le beau Dragon… Mais toi en revanche, il me semble bien que tu as craqué sur Ikki, je me trompe ?
L’Asgardien rougit – même son armure paraîtrait pâle à côté – et expliqua au Cancer ses sentiments envers le Bronze précisant qu’il ne connaissait pas ceux du Phœnix. Angelo sourit, lui il savait. Une pointe d’amertume vint lui serrer le cœur. Il était – certes – très heureux pour ses amis, mais pour lui rien n’était sûr. Que pensait Shiryu de lui ? Ses sentiments étaient-ils partagés ?
———
Seiya et Ikki ayant surveillé les jeunes et Shiryu étant trop préoccupé pour faire quoique ce soit, c’est Shun et Hyoga qui s’étaient chargés de tout préparer. Ensemble, ils avaient abattu un énorme travail notamment en cuisine. C’est qu’il y avait sept bouches à nourrir. La table avait été dressée et tout était enfin prêt. Les amants avaient opté pour de la cuisine japonaise afin de la faire découvrir à Mime.
Il était maintenant vingt heures et les invités des Bronzes arrivaient au temple. Angelo enflamma légèrement son cosmos pour annoncer leur arrivée. Shiryu se crispa et Ikki s’immobilisa. Une douleur dans la poitrine les prit tous les deux – un peu comme si quelque chose les écrasait – lorsqu’ils virent ceux qui les hantaient jours et nuits arriver.
Le Cancer se rapprocha de son acolyte qui ne lâchait pas des yeux son beau blond venu du Nord.
— Alors, tu te sens comment, vieux frère ? demanda Angelo en mettant un coup de coude dans les côtes d’Ikki.
— Je sais pas… j’arrive pas à me calmer, bredouilla le Bronze.
— Tu ne devrais pas t’inquiéter autant, fais comme d’hab !
— Ouais, bah facile à dire ! Et toi tu te sens comment, gros malin ? réussit à ironiser Ikki.
— Tu veux vraiment savoir ? Angelo prit une grande inspiration. Pas mieux que toi en fait ! avoua t-il.
Les deux hommes se regardèrent et se sourirent pour se donner en semblant de courage. Mime discutait avec Hyoga, Seiya et Shiryu, tandis que Shun s’activait pour servir un rafraîchissement à ses invités. La soirée promettait d’être riche en émotion. Shiryu, Ikki, Angelo et Mime tentaient de camoufler leurs cosmos pour ne rien laisser paraître de leurs émotions.
Les amis trinquèrent laissant s’entrechoquer les verres, ils parlaient de choses et d’autres et parfois riaient. L’atmosphère n’était pas si lourde enfin de compte et chacun trouvait un intérêt à la conversation.
Seiya expliqua qu’il ne resterait pas après le dîner, il devait retrouver sa douce Saori. Angelo donna sa recette pour la sauce bolonaise à Mime, qui avait demandé à Shiryu un morceau de papier et un stylo pour l’écrire. Ikki se noyait dans le regard améthyste de son bel adonis. Le Dragon, lui, buvait les paroles de son amour. Hyoga et Shun observaient leurs amis se demandant comment cela allait se terminer.
Le repas fut servi un peu plus tard. Les convives s’installèrent à table – où ils le souhaitaient – et Seiya apporta les plats. De nombreuses félicitations furent faites aux cuisiniers, et Mime apprécia les différentes spécialités japonaises que les chevaliers avaient préparé. Le dîner se passa très bien, néanmoins certains d’entres eux se demandèrent comment ils allaient s’y prendre pour aider leurs amis à se déclarer, ou au mieux les rapprocher.
A la fin du repas, Shun proposa un café ou du thé, proposition qui fut accueilli avec joie par les invités du temple. L’alcool but en début de soirée les avait tous un peu grisés – et à vrai dire cela avait aidé à détendre les cœurs et les âmes – et la suggestion d’Andromède tombait à point nommé.
Seiya s’excusa auprès de ses compagnons et prit congé afin de retrouver Saori qui l’attendait au Palais. Hyoga et Shun avaient prévu de terminer la soirée en faisant un jeu. Ils avaient pensé faire un trivial poursuite [1] en équipe pour facilité le rapprochement du Dragon et du Cancer.
Pendant que Shun s’occupait de rapporter les breuvages, Hyoga installa le jeu devant la mine ébahie des autres.
— Qu’est-ce que tu fais ? questionna Shiryu.
— On a eu l’idée de faire un jeu pour finir la soirée, intervint Andromède.
— Un jeu ? C’est une bonne idée, poursuivit Mime.
— Après tout pourquoi pas, enchérit Shiryu.
Avant que tous ne s’installent, Shun revint de la cuisine avec un plateau sur lequel il y avait les tasses fumantes et du sucre.
— Hyoga vous a dit que nous allons jouer en équipe ? demanda Shun en distribuant les boissons chaudes.
— Heu ! Non, il n’a rien précisé, dit Shiryu commençant à comprendre ce qui allait se passer.
— Bon alors ! Ikki jouera avec Mime, Shiryu tu seras avec Angelo, et moi avec mon chéri ! sourit Andromède.
En entendant le mot « équipe », Angelo s’était retourné vers le Phœnix. Finalement, ce plan était bénéfique pour lui comme pour le Bronze. C’est avec un sourire qu’il remercia – sans être compris, d’ailleurs – Shun.
Tous prirent place autour de jeu, faisant attention à ne pas être trop prêt les uns des autres. Le Cygne et Andromède, eux, s’étaient rapprocher le plus possible l’un l’autre. Les quatre autres ne savaient plus où ils en étaient. Avec un simple jeu, ils devraient être plus complices que jamais et cette proximité les terrorisait, presque. D’un autre côté c’était une excellente idée pour mieux se connaître.
Les premiers tours de tables ne furent pas simples. Les équipes ne fonctionnaient pas, chacun répondait sans demander l’avis de son coéquipier. Des regards, parfois sombres, se croisèrent et des tensions régnaient. Hyoga tapa du poing sur la table lorsqu’il sentit son tendre amant se crisper. Ils avaient voulu aider leurs amis, et voilà que cela partait vers un conflit.
Tous se levèrent les yeux vers le Cygne en colère et cessèrent les disputes.
— Etes-vous donc incapable de faire des équipes dignes de ce nom ? Vous ressemblez à une bande d’ados attardés. La soirée se passait bien et là vous flanquez tout par terre. Regardez Shun !
Le chevalier d’apparence calme était en train d’augmenter son cosmos sans même s’en apercevoir et ce n’est qu’en entendant son amant taper sur la table qu’il en prit conscience et le fit revenir à la normale. Il pleurait. Ikki se mordait les doigts de faire du mal à son cadet et Mime s’en voulait d’autant plus qu’il était invité tout, comme Angelo d’ailleurs.
— Pardon, Shun. Hyoga, tu as raison. On se comporte comme des gosses, intervint le Phœnix.
Le Cancer regarda ses compagnons et déclara que le jeu repartait du début ainsi que leur comportement. Après un moment d’hésitation, tour à tour ils acceptèrent. Ni Shun ni Hyoga n’ajoutèrent quoique ce soit, et Andromède se reprit. Le jeu recommença et cette fois se fut un vrai jeu en équipe qui se déroula. Avant chaque réponse les partenaires se concertaient en se parlant à l’oreille et autant dire que certain en profitait pour effleurer la peau de son aimé. Enfin, le plan des amants se mettait en place. Shiryu et Angelo s’étaient un peu plus resserrés et Ikki – qui n’était pas prévu dans le plan – tenait Mime par la taille ce qui faisait de nouveau virer au rouge ses joues claires. Le Guerrier de Benetnash entrevoyait un espoir…
Shun remercia Hyoga pour son intervention un peu plus tôt en lui donnant un tendre baiser. L’ambiance avait changé pour le bonheur de tous. Des fous rires résonnaient dans le temple, et les « couples » se soudèrent plus encore.
Quelques heures plus tard, le jeu prit fin sur une victoire presque écrasante de Mime et Ikki. Finalement, cette soirée c’était très bien passée et tous étaient heureux. Puis l’heure de se quitter arriva. Le Guerrier d’Eta et le Cancer remercièrent leurs hôtes pour cette agréable soirée et prirent la direction des temples du zodiaque, la tête remplie de souvenir en tout genre.
A suivre…
[1] Je ne sais pas si ce jeu existe au Japon mais pour ma fic on va dire que oui ! ! !
Ajouter un commentaire