Anniversaire

OS, terminé.

Assis dans le terminal de l'aéroport, il attendait son vol tout en repensant à celui avec qui il voulait être. Mais le travail c'est le travail et on ne fait pas toujours ce que l'on veut même quand il s'agit d'un anniversaire important pour deux êtres qui s'aiment.

Romance.

Rating : + 16ans

L'univers et les personnages m'appartiennent.

Anniversaire

Shiroitora-lili

Assis, dans le terminal face aux pistes de l’aéroport, il sirotait un café. Il fixait l’extérieur. Le couloir qui menait aux portes d’embarcations, qu’il avait emprunté lui-même quelques minutes avant, était encore désert. Il y avait peu de fréquentation en ce jour.

Sur les pistes, quelques avions trainaient sur le tarmac. Une fourmilière semblait se mettre en action autour des zincs. Les uns effectuaient les contrôles de sécurité. Les autres remplissaient les réservoirs de kérosène. Et d’autres encore, chargeaient les bagages dans les soutes de ses mastodontes des airs.

Dans les hauts parleurs, une hôtesse annonçait l’embarquement de l’un des vols. Pas le sien. Pas encore. Il avala une gorgée du breuvage noir qu’il avait commandé plus tôt. Il soupira, non pas de bien-être comme cela lui arrivait souvent, non là c’était plutôt à cause de ce voyage tardif. Il ne voulait pas l’effectuer mais il n’avait pas eu le choix. Le travail. La plaie. Il avait tout fait pour partir deux jours plus tard mais cela ne pouvait pas être possible.

Il avait quitté son domicile tôt à cause de leur dispute au sujet de ce voyage d’affaire du dernier moment. Demain c’était leur anniversaire mais il ne sera pas là. Il s’en voulait mais il n’était pas le seul. Les reproches s’étaient déversés telle une cascade lors de forte pluie. Que pouvait-il faire ? Il ne pouvait pas se permette de perdre son emploi. Qui le pouvait ?

Enfin, l’annonce de son vol arriva. Il délaissa son poste d’observation, après avoir terminé son café, afin de rejoindre la porte d’embarquement. Les personnes prioritaires passèrent les premières, tandis que tous les autres attendaient patiemment leur tour. Lui compris. Dans une main il avait sa carte d’embarquement et son ordinateur portable, dans l’autre une petite valise pouvant être conservée en cabine. Il soupirait à rythme régulier.

Dans l’avion, il trouva rapidement sa place. Il avait celle près du hublot. Près de lui se trouvait un homme d’affaire s’il se référait à son costume. Près de dix minutes plus tard, les commandant de bord annonça le décollage. L’avion se mit en route doucement, puis l’allure devint de plus en plus rapide. La poussée des gazes colla les passagers dans leurs sièges. Voilà ! Il était parti.

———

Depuis qu’il avait lui annoncé qu’il ne serait pas là pour leur anniversaire, il s’était réfugié dans leur chambre. Cinq ans qu’ils étaient ensemble, comment pouvait-il lui faire ça ? Il était sensible et ne pu empêcher quelques gouttes d’eau salée lui recouvrir le visage. Ses mots avaient dépassé sa pensée. Il comprenait que son amant n’avait pas eu le choix que de se rendre à ce rendez-vous d’affaire mais sur le coup la colère avait pris le dessus sur sa raison.

Il avait entendu la porte se fermer, sans colère. Son amour devait sûrement être autant déçu que lui. A présent, il s’en voulait d’avoir agit égoïstement. Dès qu’il eut entendu le taxi arriver et partir, il était descendu, pensant peut-être voir devant la porte celui qui le rendait heureux depuis tout ce temps, mais il était parti.

Que pouvait-il faire pour se faire pardonner ? Préparer un dîner romantique pour son retour ? Non ! Ce n’était pas leur truc, et puis on ne fête pas un anniversaire comme celui-là après. Il fit sécher ses larmes. Il ne pouvait rester dans cet état, pour eux. Il se ressaisit et se mit à réfléchir à une solution. Il avait un peu de temps pour trouver quelque chose. Il se mit à tourner en rond dans la chambre conjugale et puis il eut une idée, une merveilleuse idée.

Il était près de quatorze heures lorsqu’il prit son téléphone. Il avait besoin de connaitre l’hôtel dans lequel son amant était descendu, pour cela il n’avait qu’à demander à sa secrétaire. Une personne charmante qui se ferait un plaisir de l’aider. Après avoir obtenu toutes les informations qu’il désirait, il raccrocha puis prit son ordinateur portable, pianota sur le clavier et peu à peu un large sourire se dessinait sur son visage rougi par les larmes. L’espoir de passer ensemble leur anniversaire lui donnait des ailes. Il avait hâte d’être au lendemain.

———

Seul dans sa chambre d’hôtel, la soirée avait été longue. Et bien qu’il avait une envie folle d’appeler son amant, il ne le fit pas. Il savait qu’il ne répondrait pas, il était bien trop en colère. C’est donc avec un arrière goût amère qu’il s’était couché.

Sa journée allait être longue aujourd’hui. Non pas que sa réunion d’affaire s’éterniserait jusqu’au soir mais il aimerait tant être ailleurs. Il avait même, depuis plusieurs semaines son cadeau. Il lui donnera demain à son retour, mais cela ne sera pas pareil. Il soupira.

Toute la journée, son esprit avait été ailleurs mais il était également un professionnel et personne ne se rendit compte que quelque chose le tracassait. Il réussit à boucler cette réunion vers les seize heures, mais son vol retour n’était prévu que le lendemain. Une autre réunion était prévu à neuf heures pour finaliser celle qu’il venait de terminer. Le temps d’établir les contrats d’affaires.

Ce soir, ils seront séparés par sept cents kilomètres alors qu’il y a cinq ans ils se rapprochaient pour ne plus se quitter. Comment pourrait-il s’excuser de cela ? Il ne le pourrait sans doute pas. Il repartit à sa tristesse. Il l’aimait tant et bien que leur dispute avait été importante, il savait qu’il était aimé.

Lorsqu’il pénétra dans le hall de l’hôtel, il se dirigea d’un pas franc vers l’accueil afin de récupérer sa clef. Le maître d’hôtel lui indiqua qu’un jeune homme était arrivé tôt dans l’après midi et avait demandé à le voir. Il était installé dans l’un des salons du hall. Il se demanda de qui il s’agissait tout en se rendant dans la pièce indiquée par le réceptionniste. Il ouvrit la porte et son regard se porta directement sur celui qui l’attendait.

Ils s’accrochèrent du regard. Leurs organes de vie menaçaient de déchirer leurs cages thoraciques. Une myriade de sensations et de sentiments les envahirent. La surprise passée, c’est une joie immense qu’on lisait sur leur visage. Il n’y avait personne d’autre dans le petit salon. L’homme d’affaire s’approcha de son amant et l’enlaça tendrement mais fermement.

— Je t’aime, dit le premier.

— Joyeux anniversaire, fit le second.

Un long et tendre baiser fut échangé ici au risque de se faire surprendre par quelqu’un, mais en cet instant, ils s’en fichaient. Après ce moment de retrouvailles, le nouvel arrivant expliqua ce qu’il avait prévu pour leur soirée. Il avait réservé une table dans un petit restaurant non loin de là.

— Pourquoi, je n’ai pas pensé à tout cela ? dit l’homme d’affaire.

— Sans doute parce que tu étais trop occupé à m’expliquer la situation et que j’étais trop en colère pour nous laisser réfléchir à trouver une solution.

— Pardon.

— Je te dois des excuses également. Mes mots ont dépassé mes pensées.

— Ce n’est rien, le principal c’est que tu aies eu une merveilleuse idée. Je suis heureux que tu sois là.

L’autre s’approcha de son amant et lui vola un autre baiser langoureux. Ils se rendirent dans la chambre, prirent une douche et s’habillèrent pour aller fêter leur cinquième anniversaire. Il passèrent une excellente soirée, mais ce ne fut rien comparé à cette nuit…

FIN

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