Amour de vacances

OS, terminé.

Ils se sont rencontrés lors de leurs vacances, ils se sont rapprochés, mais ils savaient que cela ne durerait que le temps de leur séjour. A leur retour, il leur faudra reprendre leur vie...

Romance, amitié.

Rating : + 16 ans

L'univers et les personnages m'appartiennent.

Amour de vacances…

Shiroitora-lili

Cela faisait maintenant deux mois que l’appartement près du sien était vide. Les anciens locataires étaient partis vivre en maison. L’immeuble ne possédait que deux logements par palier, le sien se trouvait au dernier étage. Il vivait seul dans ce trois pièces depuis près de trois ans. La décoration était simple et à la mode, si tant est qu’il y ait une mode dans ce domaine. Il s’y sentait bien mais parfois la solitude lui pesait.

Il ouvrit difficilement un oeil. Le soleil était déjà haut dans le ciel quand il entendit des bruits étranges qu’il ne réussit pas à identifier immédiatement. Il lui faillait déjà sortir de son sommeil. Il se leva et alla se faire un bon café. Tasse à la main, il s’appuya sur le garde-aux-corps du balcon adjacent au salon. Il sirotait tranquillement son breuvage noir. Les bruits qu’il avait entendu plus tôt ne résonnaient plus. Avait-il rêvé ? Peut-être…

Trois semaines auparavant, il était en vacances. La reprise du travail avait été difficile. Les week end, il les attendait patiemment. Ses semaines étaient longues et ses soirées interminables. En fait, il ne cessait de penser à ses vacances. Depuis son retour, ses amis et sa famille s’étaient rendus compte que quelque chose n’allait pas mais il les rassurait comme il le pouvait, sans y croire lui-même d’ailleurs.

Christopher, surnommé Chris, avait vingt sept ans. Il était grand, à l’allure sportive. Ses longs cheveux ébènes, légèrement ondulés, caressaient ses reins. Ses iris noisettes, en forme d’amende, semblaient vouloir illuminer son visage pourtant éteint depuis la fin de ses congés.

Pour son anniversaire, il s’était offert un petit séjour de deux semaines tout compris en Crête. Il était parti seul. Il le voulait ainsi. Echapper à son triste quotidien. Depuis sa rupture trois ans plus tôt il n’avait été attiré par personne mais la solitude lui pesait de plus en plus. Et plus encore depuis son retour de Crête.

Il éprouva le besoin de regarder une fois encore les photos qu’il avait prises lors de ce séjour. Enfin les photos, c’était vite dit ! Il voulait surtout le voir, lui ! Celui qui avait fait battre son coeur durant ses vacances. C’est à cause de lui qu’il était morose depuis son retour. Il ne cessait de penser à lui, à ses courbes, ses hanches, ses lèvres… Mathieu avait vingt neuf ans, et avait à peu près la même corpulence que lui. Sa toison blonde comme les blés lui descendait jusqu’aux épaules et frisotait. Quant à ses yeux, ils étaient d’un vert perçant.

Dès que son regard c’était posé sur Math, Chris était tombé sous son charme. Cela était arrivé le lendemain de son arrivée à l’hôtel. Il nageait tranquillement dans la piscine quand il le vit arriver et s’installer sur l’un des transats qui bordaient le bassin. Il fut si absorbé par cet homme qu’il en but la tasse. Il avait toussé un moment en s’agrippant au rebord de la piscine. C’est là que Mathieu s’était approché de lui.

— Eh ! Tout va bien ? lui avait-il demandé en lui tendant une main afin de l’aider à remonter.

Ils firent connaissance devant quelques verres après cet événement. Mathieu était venu seul également, il s’était apparement brouillé avec sa famille pour une raison qu’il ne divulgua pas. Chris n’avait pas cherché à en savoir plus, de toute façon à la fin de leurs vacances, ils ne se verraient plus. Les jours suivants, ils visitèrent ensemble l’île. Ils arpentaient les rues étroites des vieilles villes, ils scrutèrent toutes les étales des marchés et parfois achetaient une ou deux babioles pour garder des souvenirs. Ils passaient tout leur temps ensemble.

Un matin, ils louèrent un bateau pour visiter les criques parsemées autour de l’île. Ils avaient prévu de quoi manger pour le midi. Ils firent une halte sur une petite plage déserte, à l’abri des regards. Il n’y avait qu’un seul accès et on ne pouvait y aller qu’en petit bateau.

— Alors, comment tu trouves ? avait demandé Math.

— Magnifique ! avait répondu Chris. Tu sembles déjà connaître, je me trompe ?

— Oui, j’avoue. Je suis déjà venu plusieurs fois en Crête et j’ai repéré cet endroit dès la première fois.

Après avoir attaché la petite embarcation, les deux amis sautèrent dans l’eau limpide et chaude. Ils nagèrent un moment, puis se mirent à chahuter. Du moins, Math avait commencé les hostilités ne laissant à Chris aucun choix. Il fallait qu’il se défende. L’endroit paisible était entouré de falaises abruptes. De là, l’horizon était donc invisible. Le seul accès passait sous ces tonnes de roches. Peu de personne semblait s’aventurer ici, le passage était vraiment très étroit. L’eau y était calme et claire.

Les garçons s’amusaient comme des gosses. Ils tentaient chacun leur tour de faire « couler » l’autre en usant de différentes techniques comme chatouiller l’autre. Leurs éclats de rire troublaient la tranquillité du lieux mais leurs visages rayonnaient. C’est là que tout bascula. Math était en train d’asticoter son vis-à-vis mais il dérapa. Les chatouilles se transformèrent en caresses. Chris ne comprit pas de suite ce qu’il se passait. Lui, qui avait été troublé par Mathieu dès le premier regard, n’espérait pas un tel changement de la part de son comparse. Pourtant, il en avait rêvé maintes et maintes fois.

Les effleurements de Math se faisaient de plus en plus précis. Il semblait vouloir redessiner ses muscles dorsaux. Ils s’étaient rapprochés un peu plus. La poitrine de Chris le faisait atrocement souffrir. Son corps tremblait. Puis, leurs lèvres s’étaient unies pour un baiser fougueux et passionné. Ce jour là, ils firent l’amour dans cette petite crique et chaque jour jusqu’au départ de Math, ils venaient y passer des heures entières à s’aimer.

Le départ de Mathieu lui avait laissé un goût amer dans ses tripes. Il savait pourtant depuis le début que cela ne durerait que le temps des vacances, mais il avait espéré jusqu’à la fin. Tant espéré… Les jours suivants, il resta enfermé dans sa chambre et s’y faisait servir ses repas. Sa mime redevint morose et son coeur le fit souffrir comme jamais. Il ne cessait de penser à lui. Ces quelques jours passés avec lui avaient été merveilleux et ne regrettait rien, sauf de ne pas l’avoir retenu. Il l’aimait, c’est tout… Comment passer à autre chose ? Rencontrera t-il un jour quelqu’un capable de faire vibrer son corps comme Math ?

Chris se souvenait encore des caresses que son amant lui prodiguait. Il se souvenait des ses baisers, de sa langue avide qui parfois le léchait goulument et parfois le mordillait sensuellement. Tous ces souvenirs faisaient réagir son corps. Il tremblait. Sa libido s’éveillait. Comme chaque fois qu’il repensait à Math. Il savait que cela ne durerait que le temps des vacances. Ils n’avaient échangé ni numéros de téléphone, ni adresses. Impossible pour eux de reprendre contact après. Chris souhaitait pourtant pouvoir le revoir mais cela était impensable…

Chris sortit de sa rêverie, rangea soigneusement ses photos et alla prendre une douche, d’abord froide puis chaude. En ce samedi, il ne travaillait pas et n’avait rien de spécial à faire dehors, il s’habilla d’un jean usé et troué et trouva un vieux débardeur blanc un peu amoché lui aussi. Il se resservit une tasse de café noir et s’apprêta à allumer la télévision lorsqu’un bruit venant d’à côté le fit sursauter. Il n’avait donc pas rêvé ce matin !

Il posa sa tasse sur la table basse devant lui et se dirigea vers la porte d’entrée qu’il ouvrit avec précaution, ne sachant pas ce qu’il se passait. Il vit que la porte d’à côté était ouverte et que le couloir était encombré de cartons et de planches, qui une fois montées devaient être des meubles. Chris frappa à la porte.

— Entrez ! dit une voix depuis le fond de l’appartement.

Chris déglutit difficilement, il pensait avoir reconnu la voix de Mathieu. Mais non ! Cela était impossible. Il pénétra dans cet antre en désordre et quand la silhouette devant lui se tourna pour lui faire face, il ne sut s’il devait rire ou pleurer de joie. Math était devant lui et lui souriait.

— Math ? ! sa voix tremblait d’émotion.

— Oui, c’est moi, fit le blond en s’approchant. Je suis heureux de t’avoir retrouvé, tu m’as tellement manqué.

Les deux hommes mirent un moment avant de se prendre dans les bras, mais le baiser qui en suivit fut rempli de promesses.

— Tu m’as manqué aussi.

FIN

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