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Comment lui dire ?

Fiction en sept chapitres, terminée.

Kaori reçoit un appel de Sayuri lui disant qu’elle serait au Japon d’ici quelques jours. Heureuse la nettoyeuse lui proposa de l’héberger. Sayuri en fut ravi d’autant plus qu’elle souhaite voir Ryô. Le nettoyeur, lui, en revanche n’avait pas très envie de la voir ! Et si elle voulait repartir avec Kaori ? Et si Kaori acceptait ? La laissera t-il partir ?

 

Ryo / Kaori

Romance, amité, action/aventure.

Rating : +16ans

 

L'univers et les personnages appartiennent à Tsukasa Hôjô.


 

Comment lui dire ?   

Shiroitora-lili

 

Chapitre 1

 

22h00 appartement de City Hunter.

 

Une sonnerie stridente sortie Kaori de sa léthargie. Elle regardait un film lamentable à la télé en attendant, comme d’habitude, le retour de son idiot de partenaire qui devait certainement faire le tour des cabarets avec son acolyte, Mick. La nettoyeuse se leva dans la pénombre car seule la lune éclairait la pièce, et alla répondre. C’est bizarre, il est pourtant tard, pensa la jeune femme en se dirigeant vers le téléphone, qui peut bien appeler à une heure aussi tardive ? 

 

 — Allô ! 

 — Bonjour, Kaori. Comment vas-tu ? fit une voix féminine.

 — Sayu…Sayuri ! ! C’est bien toi ? Je suis si contente de t’entendre. 

 — Moi aussi, je suis heureuse d’entendre ta voix ! !  Je te dérange pas, j’espère ?

 — Non, non, comme d’habitude j’attends que mon partenaire rentre ! soupira Kaori.

 — Il n’y a toujours pas de changement à ce que je vois !

 — …

 — Mais qu’a t-il donc dans la tête celui là ? Enfin bon ! J’ai quelques jours de congés et j’aimerai savoir si je peux venir vous voir ? 

 — C’est vrai ? Mais oui bien sûr que tu peux venir nous voir. Et même loger ici ! ! ! Je suis tellement heureuse de te revoir !

 — Je pourrais loger chez vous ? Merci, et ça tombe bien car j’aimerai demander quelque chose à Ryô. Je serai là dans une semaine. Je te confirmerai mon arrivée quelques jours avant. Je suis désolée Kao, mais je dois te laisser, j’ai une grosse réunion dans cinq minutes.

 — Très bien, Sayuri. Et bien à très bientôt alors. 

 — Oui, Kao. A très bientôt.

 

Kaori était folle de joie, elle allait enfin revoir sa « sœur ».  De son côté, Sayuri se demandait comment elle allait leur dire qu’elle était fiancée, et qu’ils seront au Japon ensemble. 

 

———

 

Lorsque Ryô rentra, il s’aperçut que sa partenaire s’était encore endormie dans le canapé en l’attendant. Il aimait la regarder dormir, elle avait l’air si paisible. Ce soir, elle souriait, mais pas grâce à lui. Il ne savait pas comment s’y prendre avec elle, comme si elle l’intimidait, lui l’étalon de Shinjuku. Il aurait tant voulu lui dire combien elle était importante pour lui, qu’il ne pouvait plus vivre sans elle, qu’il l’aimait. Mais il n’y arrivait pas. Chaque fois qu’il avait essayé, il avait détourné le sujet pour lui lancer une vacherie. 

 

Kaori bougea lentement, voire… lascivement. Elle était sur le dos, une main sous la nuque et l’autre sur le ventre. Elle portait une paire de jean’s, qui lui collait tant à la peau que les formes de la jeune femme étaient mises en valeur, et un débardeur légèrement relevé la laissant apparaître un nombril appétissant. Le mokkori de Ryô fut mit à dure épreuve mais le nettoyeur résista, encore…. Pourtant, il s’approcha d’elle pour lui voler un baiser aérien, mais quand leurs souffles se croisèrent, il renonça. Il ne pouvait pas. Cela faisait 5 ans que son cœur était en conflit avec sa raison. Avait-il le droit de l’aimer ? 

 

Il la prit délicatement dans ses bras, et l’emmena dans sa chambre. Il la déposa tendrement dans son lit. Kaori avait à peine bouger. Ryô sortit de la chambre de sa partenaire, ferma la porte et s’appuya dessus. Il avait du mal à respirer, cette proximité avec Kaori l’avait désorienté. Tant d’année à nier l’évidence, où son esprit se débattait avec son cœur, se demandant s’il avait ou non le droit de l’aimer. Et ce soir, il avait encore failli franchir sa limite, mettant à dure épreuve sa libido. 

 

Le nettoyeur quitta l’appui de la porte pour aller vers la salle de bain, il avait besoin de se rafraîchir les idées et calmer son mokkori. Il se faufila sous une douche froide afin de reprendre contenance mais son esprit divaguait. Un corps parfait se matérialisa dans son esprit, puis un visage apparut : celui de Kaori ! Il se remémora alors ce qu’il avait vu plus tôt. Sa partenaire allongée, sensuellement, sur le canapé puis sur son lit… il aurait tant voulu rester près d’elle, mais il n’aurait pas résisté ! Devant ces visions le mokkori de Ryô, qui commençait à faiblir, reprit de la vigueur. Il fallait absolument qu’il oriente ses pensées sur autre chose, alors il repensa à leur dernière affaire. Cela sembla fonctionner, il sortit de la douche, passa une serviette autour de la taille puis il rejoignit sa chambre. Cette nuit encore sera une de ces nuits où le sommeil sera difficile à trouver, où le fantasme sera rattrapé par le cauchemar.

 

———

 

Le lendemain matin

 

Ryô, encore allongé dans son lit, entendit sa partenaire s’affairer dans la cuisine, il savait qu’elle monterait d’un moment à l’autre pour le réveiller. Afin de ne pas faiblir comme la veille, il décida de se lever avant que son ange vienne. Il n’était pas sûr de pouvoir résister encore longtemps aux charmes de sa douce Kaori. 

 

 — Que vais-je faire ? pensa t-il.

 

Assit au bord de son lit, il se tenait le visage entre les mains et soupira presque de désespoir. Il se leva et regarda son lit.

 

 — J’ai encore été très agité cette nuit ! Je comprends mieux ma fatigue ! songea t-il.

 

Il s’habilla rapidement, une paire de jean’s noir et un t-shirt blanc feront l’affaire, se dit-il !

 

Dans la cuisine

 

 — Bonjour Kaori, ça sent bon, c’est quoi ?

 — Bonjour Ryô, tu es déjà debout ? 

 — Oui, alors qu’est ce que tu fais de bon ?

 — Ca te ressembles pas de me faire des compliments, tu es malade ? 

 — J’ai juste envie d’être gentil aujourd’hui, mais si tu préfères, je peux aussi dire que c’est l’odeur nauséabonde qui m’a réveillé !

 — Qu’est ce qu’il y a Ryô, tu es bizarre ce matin ?

 

Ryô se gratta la joue avec l’index, regarda en l’air et prit un air de débile.

 

 — Je crois que j’ai trop bu hier.

 

Kaori lui assigna un coup de massue sur laquelle elle avait gravé « tu es un éternel indécrottable  ». Il fallut quelques minutes au nettoyeur pour se sortir de là. 

 

 — Kaori, tu as l’air d’être heureuse ce matin, enfin plus que d’habitude !

 — Oui, c’est vrai, tu ne peux pas savoir. Sayuri a téléphoné hier soir, elle a quelques jours de congés dans une semaine et elle voulait savoir si elle pouvait passer nous voir. Je lui ai proposé de l’héberger, d’autant plus qu’elle m’a dit vouloir de demander quelque chose. Je suis si heureuse de la revoir.

 — Une miss mokkori à la maison et en plus pas une cliente ! ! ! Comme Ryô-chou est content ! ! dit-il avec sa face de pervers. Mais intérieurement, il se demanda ce que Sayuri voulait. Il fut prit d’une étrange sensation.

 

Kaori sortie une massue de 1000T pour pulvériser son idiot de partenaire qui s’encastra dans le mur. Lorsque le nettoyeur fut désincrusté du mur, il quitta l’appartenant sous les yeux interrogateurs de Kaori. 

 

 — Qu’est-ce-qu’il a encore ? se demanda t-elle en retournant à ses fourneaux.

 

Ryô était descendu dans la salle de tir. Que lui voulait Sayuri ? Cette question tournait en boucle dans l’esprit du pro qu’il était. Peut-être voulait-elle emmener Kaori à New-York ! Non ! Ca ne pouvait pas être ça. Et pourtant, elle lui avait bien dit que s’il ne rendait pas sa sœur heureuse, elle reviendrait la chercher. Ryô était désemparé. Dans la salle de tir, des coups de feux résonnaient. Le nettoyeur vidait des chargeurs à n’en plus finir. Ses angoisses se ressentaient dans chacun de ses tirs. Tout comme la première fois, quand Sayuri voulait partir avec Kaori. 

 

Ryô tirait encore et encore. Il n’était que l’ombre de lui-même.

 

 — Pourquoi ? pensa t-il, pourquoi veut-elle me voir ?

 

Il se secoua la tête, comme pour chasser ses mauvaises pensées, mais rien n’y faisait.

 

 — Elle veut sûrement ne parler d’une affaire sur laquelle elle travaille. Oui c’est ça ! se dit-il pour se convaincre. 

 

Il était psychologiquement anéanti, l’idée de perdre son ange l’angoissait au plus haut point, pourtant n’est-ce pas ce qu’il voulait pour elle : une vie normale !

 

 — Je dois faire quelque chose, se dit-il, je dois lui avouer mes sentiments. Je ne veux pas qu’elle parte, j’ai trop besoin d’elle ! Mais……comment ?

 

Durant ce temps, le pro n’avait pas arrêté de tirer. Un nombre incalculable de cartouches jonchaient le sol. Kaori arriva à cet instant, et lorsqu’elle vit les cartouches sur le sol, elle comprit qu’il se passait quelque chose d’anormal. 

 

 — Ryô ! ? Qu’est-ce qu’il y a ?

 — Rien ! Qui a t-il ?

 — Le repas est prêt !

 — J’arrive ! dit-il simplement.

 

Lorsque leurs regards se croisèrent, Kaori vit une lueur étrange dans celui de Ryô. Une lueur qu’elle n’y avait jamais vu !

 

 — Très bien, lui dit-elle. Je t’attends là haut. 

 

Le nettoyeur lui répondit avec un simple signe de tête. Comment lui dire, comment lui avouer ce qu’il ressent. Il est timide, ça il le sait, de plus cela fait des années qu’il lui envoie des méchancetés justes pour se convaincre… se convaincre de quoi d’ailleurs ?

Ryô remonta enfin dans l’appartement, rejoignit Kaori pour partager le repas. Le comportement de son partenaire la stupéfia, il mangeait calmement et dégustait les plats.

 

 — C’est délicieux ! dit-il sans la regarder.

 — Hein ? Quoi ? ! Mais tu es tombé sur la tête ou bien tu te moques encore de moi ? enchérit-elle en sortant une massue « spéciale Kaori  ».

 — Non ! Attends ! ! Je ne me moque pas…

 

Le nettoyeur fut projeté à vitesse grand «v » dans le mur de la cuisine. Il mit plusieurs minutes à se désincruster dudit mur.

 

 — Kaori ? ! Qu’est ce qu’il te prend ? Pour une fois que j’essaye d’être gentil !

 — Oui et bien ça ne te ressembles pas d’être gentil avec moi ! avait-elle crié, puis sur un ton plus posé elle reprit, mais que t’arrive t-il depuis tout à l’heure ? Tu es bizarre ! ! !

 — Mais rien !

 — Depuis quand veux-tu être gentil avec moi, Ryô ?

 — Laisse tomber, c’est pas grave….

 — Quoi ? Une nouvelle massue fit son apparition mais avant même qu’elle ne s’abatte, Ryô fit demi-tour.

 — Je sors, dit-il plus sèchement qu’il ne l’aurait souhaité. Même ça il n’y arrivait pas, être gentil. Elle ne le croyait pas alors comment, comment lui dire…. ?

 

Kaori resta interdite, se demandant quelle mouche avait bien put piquer son partenaire. La massue qu’elle tenait jusqu’à lors disparue comme elle était apparut. 

Elle entreprit de débarrasser la table, fit la vaisselle et se fit un thé qu’elle alla déguster devant la télé, qu’elle ne regarda pas d’ailleurs. Elle était bien trop prise dans ses pensées. Ses deux mains enlaçaient la tasse chaude et fumante. Les yeux dans le vide, elle se remémora les événements de la matinée. Puis, deux choses lui revinrent en mémoire : Ryô s’était levé seul et comment se faisait-il qu’elle s’était réveillé habillée dans son lit ? Elle n’avait même pas le souvenir d’être montée dans sa chambre. Se pourrait-il que…. ? Non cela ne se pouvait pas ! Ryô l’aurait porté dans sa chambre ? ! Kaori ne savait plus sur quel pied danser. En plus, son partenaire avait essayé d’être attentionné. La nettoyeuse soupira et se cala un peu plus dans le canapé, un peu comme pour s’y blottir, puis sirota son thé en essayant de limiter les assauts de son esprit.

 

———

 

Pendant ce temps, Ryô marchait dans les rues de Shinjuku, sans but, sans sauter sur toutes les miss mokkori comme à son habitude, sans même prêter attention aux bunnies qui attiraient les clients dans les cabarets, à toute heure.

Non, rien ne le sortait de ses pensées. Les mains dans les poches, il avançait, ou plutôt il errait, de nouveau tiraillé entre son cœur et sa raison. Pourquoi la garder près de lui si elle pouvait vivre une vie normale avec sa sœur ? Mais l’imaginer être heureuse avec un autre homme, c’était finalement inconcevable pour notre protagoniste. Cela ne se pouvait pas…  !

Ryô arriva dans un parc, il s’assit sur un banc, s’alluma une cigarette et soupira. La tête en arrière et les yeux ouverts vers le ciel, il replongea dans ses pensées. La fumée de la cigarette s’échappait de sa bouche à chacune de ses expirations. Ryô resta là, à contempler le ciel si simple et si complexe à la fois. Si simple et si complexe comme lui !

 

———

 

Kaori décida d’aller voir Miki au Cat’s. Elle avait besoin de prendre l’air. La nettoyeuse raconta alors à son amie le coup de fil de Sayuri qui lui annonçait sa visite, mais elle ne fit pas allusion au comportement étrange de son partenaire.

 

 — Tu dois être très heureuse de revoir Sayuri, dit l’ex-mercenaire.

 — Oui, très heureuse même.

 — Pourtant, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui te tracasse. Je me trompe ?

 — …. Soupire de Kaori. Oui, c’est vrai

 — C’est Ryô, qu’est-ce qu’il a encore fait cet idiot ?

 

Ne voulant rien dire, elle se contenta de répondre qu’il était bizarre mais qu’elle n’arrivait pas à l’expliquer. Ainsi, elle restait évasive.

 

 — Il est peut-être sur une affaire !

 — Non, je le saurais, enfin je crois ! Ne t’inquiètes pas Miki, ça va passer, ajouta la nettoyeuse.

 

Miki regarda son amie et soupira. A ces deux là, ils ne changeront jamais ! ! ! pensa t-elle.

 

———

 

Il était déjà tard quand Kaori arriva à l’appartement et il fallait encore qu’elle prépare le repas pour son goinfre de partenaire et pour elle.

Ryô était déjà là, elle l’entendait faire du bruit dans la cuisine. Comme elle s’en doutait, il avait déjà l’estomac dans les talons. Puis, elle fut étonnée de l’odeur qui émanait de la cuisine, de la BONNE odeur même !

 

 — Ryô ? ! Tu, … tu as préparé le dîner ?

 — Bonsoir Kaori, et oui, j’ai tout préparé.

 — Mais enfin, que t’arrive t-il aujourd’hui ? Hein Ryô ? !

 — Rien de particulier, j’essaye juste d’être un peu plus agréable avec toi, c’est tout, fit-il tout en se protégeant d’une éventuelle massue.

 

Or, rien ! Pas de massue. Kaori le regardait presque tendrement. C’est qu’il est sérieux en plus, pensa t-elle !

 

 — Ryô, je voudrais, heu !… Comment dire… en fait, je voulais m’excuser pour les massues de ce matin, la nettoyeuse rougit en même temps qu’elle formulait ses excuses et se triturait les doigts.

 — Ha ! Ha ! Ha ! fit-il en se grattant la tête. Ne t’inquiètes pas pour ça Kaori ! Allez, installes toi à table et pour une fois, laisse moi faire. 

 — Bon très bien ! dit-elle devant l’air résolu de son partenaire.

 

Au bout de quelques minutes, Ryô servit Kaori, lui-même puis mangèrent.

 

 — C’est drôlement bon, Ryô, je ne savais pas que tu cuisinais aussi bien !

 — Merci partenaire ! Il y a tellement de chose que tu ignores à mon sujet, termina t-il dans un murmure pour qu’elle n’entende pas.

 — Hein ! !

 — Non, non, rien ! ! !

 

Le dîner se passa dans une bonne ambiance pour une fois. Le couple City Hunter passa une bonne soirée en se remémorant certaine de leurs affaires et en riant ensemble.

 

 — Je vais débarrasser, fit Kaori.

 — Non, je vais le faire, mais si tu veux faire quelque chose, peux-tu nous faire un bon café et nous en servir une tasse ?

 

La nettoyeuse resta coite face à son partenaire. Elle ne s’attendait pas à ça !

 

 — Ok, comme tu veux. De plus en plus bizarre ! pensa t-elle.

 

Ryô débarrassa la table et fit même la vaisselle au plus grand étonnement de Kaori. Elle, elle avait fait le café et en avait servit deux tasses fumantes. Elle attendait Ryô dans le salon, assise dans le canapé, elle avait posé les tasses sur la table basse. 

 

 — Voilà, j’ai terminé de ranger la cuisine.

 — Merci, dit-elle simplement, tiens ton café.

 

Elle lui tendit sa tasse toujours fumante. Dans cet échange, leurs doigts se frôlèrent. Cette proximité presque intime leur fit cesser tout mouvement quelques secondes avant que cette tasse ne change de main définitivement.

 

 — Merci, dit-il en s’asseyant près de sa partenaire.

 

La nettoyeuse le regarda du coin de l’œil. Il n’avait apparemment envie de sortir ce soir. Décidément, il était vraiment bizarre aujourd’hui. Elle décida néanmoins de profité de ce moment particulier entre eux. La soirée se passa comme le repas, dans la bonne humeur. 

 

Regardant la télé, Ryô sentit la tête de sa partenaire  se poser sur son épaule. Elle s’était endormie, il souriait. Il ne la réveilla pas. Il voulut la sentir près de lui, profiter de la chaleur du corps de son ange, la regarder dormir…. Cet instant n’était que pour lui, pour elle. Il lui passa une main sur la joue pour libérer une mèche rousse de son visage. Elle bougea. Le nettoyeur était paralysé, il ne voulait qu’elle se réveille, pas encore, pas maintenant. Si elle se réveillait, il savait qu’elle partirait, qu’elle irait dans sa chambre et cet instant de bonheur s’effacerait. La main toujours sur la joue de Kaori, il décida de ne plus faire un seul mouvement, de réduire même sa respiration pour limiter les ondulations de son propre corps. Elle ne se réveilla pas.

 

 Il en était très heureux, ce moment pouvait durer encore un peu ! Il décida néanmoins de ne pas bouger. Kaori, elle,  bougea de nouveau mais pour se lover un peu plus près de son partenaire. Elle avait les jambes pliées sur le canapé, sa tête avait quitté l’épaule accueillante pour le torse musclé de Ryô, un bras en travers de sa taille comme pour lui signifier qu’elle ne voulait pas qu’il parte. Ryô déglutit difficilement. Il lui fallait reprendre le contrôle de ses émotions. Kaori était proche, vraiment très proche. Il pouvait sentir son souffle sur sa poitrine, et le corps de Kaori aller et venir au rythme de sa respiration. Le mokkori de l’étalon de Shinjuku était mit à dure épreuve, sa propre respiration se faisait haletante. Il avait délaissé la joue de son ange depuis un moment, mais ne l’avait posé nulle part de peur d’aller trop loin ! 

 

 — Comme tu es belle, mon ange. Comment… comment te dire… ? perdu dans ses réflexions, il ne se vit pas poser son bras autour de l’épaule de sa partenaire et d’y prodiguer une caresse furtive mais sensuelle. 

 

Cet instant parut ne durer que quelques instant à Ryô, mais c’est une heure plus tard que Kaori ouvrit les yeux. Ryô, lui n’avait pas cessé ses caresses et la regardait. Leurs regards se croisèrent. Il souriait, elle rougit.

 

 — Tu t’es endormie et je n’ai pas eu le cœur de te réveiller, dit-il sans bouger, sans cesser son effleurement.

 

Elle voulut bouger mais il l’en empêcha doucement. Encore un peu, juste un instant, pensa t-il. Mais il ne souhaitait pas la brusquer.

 

 — Tu devrais monter te coucher, Sugar. Tu sembles épuisée, lui dit-il à contrecœur.

 — Ou.. oui, tu as raison. 

 

Ce n’est que lorsqu’elle bougea pour se lever, qu’elle se rendit compte qu’elle était dans les bras de Ryô. Ses pommettes rougirent de plus belle, et c’est gêné qu’elle se redressa pour enfin quitter le cocon chaud qu’était les bras de son partenaire.

 

       Elle se mit debout, souhaita bonne nuit à Ryô et quitta la pièce une pointe de rougeur encore sur le visage qu’elle cachait. Lui, la regarda partir. Il était à présent seul dans le salon, dans le canapé. La chaleur et le bien-être qu’il éprouvait depuis plus d’une heure avaient disparu. Il se sentait seul et avait froid. Il était déçu. Oui, déçu. Il avait eu l’occasion de la serrer plus dans ses bras, et à cause de ces hésitations, il … l’avait envoyé se coucher…. Tout à coup un sentiment nouveau l’envahit. Un manque. Oui, c’était cela, un manque ! ! ! Elle lui manquait, alors que Kaori était là dans l’appartement, dans sa chambre à quelques mètres de lui. Il soupira, mais il sourit. C’était vrai, il aurait put faire d’avantage mais au final pour un début, ce n’était pas si mal. La soirée avait été                      « normale  », et il avait réussi à ne pas mettre son ange en colère. 

 

A suivre ……


 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 2

 

Le lendemain, Kaori se leva comme d’habitude, de bonne heure. Assise au bord de son lit, elle repensa à la soirée de la veille. Les mains autour de son visage, les pommettes rosies, elle se revit lové contre son partenaire, l’homme de sa vie, qui la tenait bien calée dans ses bras puissants et bien au chaud contre son torse d’Apollon. Bien qu’elle fut heureuse de ce rapprochement inopiné, la nettoyeuse se demanda tout de même quelle mouche l’avait piqué. Toute la journée de la veille, Ryô avait été étrange ! 

 

Elle se décida à quitter son lit douillet et chaud pour se faufiler dans la salle de bain. Elle laissa couler l’eau chaude sur sa nuque, et sur tout son corps pour détendre ses muscles un peu engourdis par la nuit. Elle laissa divaguer son esprit. Qu’allait-il se passer aujourd’hui avec Ryô ? Allait-il faire comme si rien n’était, comme d’habitude, ou …  ? Elle secoua sa tête, comme pour chasser ses pensées de là. Un soupire s’échappa de sa bouche et se dit qu’il ne changera jamais et qu’elle avait bien fait d’en profiter… un peu ! Quand elle eut quitter la salle de bain, elle se dirigea vers la cuisine afin de préparer le petit déjeuner. Comme à son habitude, elle le fit copieux. 

 

De son coté, Ryô avait entendu son ange se lever, aller dans la salle de bain puis descendre à la cuisine. Il savait que la suite du programme matinale de Kaori c’était de venir le réveiller. Alors, il l’attendit patiemment comme tous les matins. Il était sur le dos, les bras croisés sous la nuque et à demi couvert. Dès qu’il entendra sa partenaire dans l’escalier, il se retournera pour lui faire dos prenant soin de dévoiler une partie de son anatomie. Il aimait sentir son regard sur lui. 

 

Une bonne demi-heure plus tard, Kaori entama l’ascension de l’escalier menant à l’étage de la chambre de Ryô. Il l’entendit, et se prépara à son arrivée. Elle entra doucement dans la chambre de son partenaire et pendant un instant le regarda, scrutant chaque parcelle de son corps musclé taillé comme un Dieu Grec, du moins de ce qu’elle en voyait. Une pointe de rougeur sur ses pommettes lui fit détourner les yeux. Ryô, sur le ventre et la tête tournée de manière à ce que Kaori ne le voit pas, ne bougea pas. Il avait sentit le regard de sa partenaire l’observer puis tout à coup une sensation, comme un coup de froid, elle avait cessé de l’admirer ! La nettoyeuse s’approcha un peu plus du lit et pour une fois voulut le réveiller doucement, il avait été si tendre la veille.

 

 — Ryô ! murmura t-elle prés de son oreille.

 — ………hmmmm ! la proximité de son ange le fit déglutir difficilement, il sentit aussi son souffle chaud au creux de la nuque. Voulait-elle le faire craquer ? se demanda t-il.

 — Ryô ! ! Allez debout ! dit-elle un peu plus fermement mais sans bouger.

 — Hmmmm ! Non, je veux pas me lever, déclara t-il comme un enfant.

 — Oh ! Que si, tu vas te lever ! ! ! insista t–elle légèrement agacée. 

 

C’est alors que Ryô se retourna, dans un mouvement lascif, pour faire face à sa partenaire.

 

 — Allez Ryô ! ! Moi qui ne voulais pas sortir ma massue !

 — Kaori…. murmura t-il d’une voix suave, en l’attrapant par la taille sans même bouger du lit.

 — Hein ! ! ! … Ryô, qu’est ce que tu fais ? Tu es devenu fou ? Lâches moi ! ! ! s’écria la nettoyeuse, agacée mais surtout gênée par la situation. 

 — Non ! ! ! 

 — Comment ça : NON ? ? RYO ! Lâche-moi tout de suite. 

 — Non ! Je ne te lâcherais pas… mon ange !

 — Tu es encore en train de rêver de Saeko ! Sale pervers !

 

Kaori sortit une massue sur laquelle elle avait gravé « DEPRAVE INDECROTTABLE, 100T ». Au moment où elle s’apprêtait à lever son arme fétiche, leurs regards s’accrochèrent. Ce que vit alors Kaori, la fit se figer. Ryô la regardait dans les yeux. Ce regard qui la faisait fondre d’amour pour lui. La massue se dématérialisa. Le cœur de la nettoyeuse rata un battement, elle déglutit difficilement. Cette situation, elle en avait pourtant rêver des centaines de fois. Mais là…. 

 

 — Je ne suis pas en train de rêver de Saeko, ni même à une autre femme ! Je pensais à toi ! dit-il en la tenant toujours.

 

Il n’avait plus envie de se détacher d’elle. Son cœur battait aussi vite et fort que celui de son ange, il avait dû mal à maîtriser son mokkori. 

 

 — Bah voyons ! Tu te fiches de moi en plus ! Tu ne veux simplement pas que je t’envoie ma massue mais tu vas l’avoir ! ! ! ! et se fut le retour de la massue !

 — Tu te trompes, je ne me moque pas de toi. dit-il en relâchant sa partenaire, à contrecœur.

 — Pfff ! Tu m’as finalement lâché. Debout, le petit dej va refroidir ! dit-elle sur un ton qu’elle aurait voulu moins sec.

 — Kaori, attends !

 — Quoi ? répondit-elle froidement.

 — Pourquoi es-tu énervée ?

 — Tu m’attrapes par la taille, tu ne veux pas me lâcher et tu m’appelle « mon ange » ? ! Tu m’as toujours traité de travelo, de femme informe et j’en passe ! Et tes miss mokkori alors, elles sont où ? Peut-être ne veulent-elles pas de toi finalement, alors tu te rabats sur moi, par dépit ! ! ! Kaori était vraiment furieuse, mais à vrai dire, elle ne savait pas pourquoi. Ryô se montrait tendre et affectueux, alors pourquoi ?

 — Non….Non, je t’assure Kaori. Ce n’est pas…

 — Quoi Ryô ? « Ce n’est pas ce que je pense » c’est cela que tu allais dire ? Ne te fiches pas de moi ! ! !

 — Kao…..

 

La nettoyeuse sortit violemment de la chambre de son partenaire, qui ne put finir sa phrase, en tapant des pieds, serrant les poings et en pestant contre son  pervers de coéquipier. En bas de l’escalier, elle s’arrêta. Pourquoi, agissait-il ainsi, pourquoi réagissait-elle ainsi ? Elle renifla, et essuya ses larmes. Elle se dirigea vers la cuisine où elle attendit Ryô.

 

———

 

Le nettoyeur s’était assit sur son lit, la tête entre les mains. Pourquoi avait-elle eu cette réaction ? S’y était-il prit à l’envers ? Comment faire pour lui montrer qu’il l’aimait comme un fou ? Après tout ce qu’il venait de faire, elle ne le croyait pas ! Ryô était dépité.

 

 — Je ne veux pas que tu partes, je ne supporterai pas que tu me quittes, je ne veux pas que Sayuri t’enlève à moi. J’ai besoin de ta force, de ta chaleur près de moi, de ton odeur…. Sans toi mon ange, je ne suis rien !

 

Il se leva et se dirigea vers la salle de bain. Il s’observa dans le miroir, il pensa qu’il devait s’amender pour ce qui venait de se passer. Il alla sous la douche puis s’habilla et descendit à pas de loup dans la cuisine pour rejoindre la femme de sa vie.

Depuis la porte qui séparait le salon et la cuisine, il sentit l’aura de Kaori. Elle était en colère, oui …mais triste aussi. Elle pleurait sûrement, pensa t-il, à cause de lui…  ! 

 

Il prit une grande inspiration et entra dans la cuisine. La nettoyeuse sentit sa présence mais ne bougea pas. Ryô alla droit vers elle. Elle lui tournait le dos. Il passa tendrement ses bras autour de la taille de sa partenaire qui sursauta.

 

 — Mais… Qu’est-ce que tu fais ? T’es fou !

 

Mais l’homme ne répondit pas, il resserra son étreinte et embrassa le cou de Kaori.

 

 — Ry…Ryô ! l’étonnement de Kaori était palpable.

 — Chut !….. S’il te plaît, ne dis rien mon ange ! en même temps, il l’a fit pivoter pour qu’elle soit face à lui.

 

Le nettoyeur caressa une des joues de Kaori, tout en la serrant de l’autre. Elle ne bougeait plus, ne respirait qu’à peine, ne disait rien. Ses pommettes devinrent rouge, vraiment très rouge…. Sans un mot Ryô s’approcha d’elle un peu plus tout en se demandant s’il prenait la bonne décision. Son cœur battait tellement fort que ce n’était plus vraiment le moment de penser. Il prit une autre inspiration comme pour se donner du courage et embrassa la femme de sa vie. Elle venait de cesser de respirer, pourtant son cœur battait la chamade. Elle tremblait et ses jambes ne la portaient plus. Elle dut s’accrocher aux épaules de son partenaire pour éviter la chute. 

 

A contrecœur, Ryô interrompit ce premier baiser. Kaori n’avait pas répondu à son baiser et cela l’étonna.

 

 — Kaori…  Tu …Tu vas bien ?

 — ………………

 — Mon ange ? !

 — Qu’est-ce qui se passe, Ryô ? Qu’est-ce que tu as ? demanda t-elle, bien que gênée par cette situation, au fond elle était heureuse. Ryô venait de l’embrasser comme un homme embrasse une femme.

 — Pardon mon ange, je ne voulais pas t’effrayer, lui répondit-il sans la lâcher pour autant.

 — Ce n’est pas ça ! C’est juste que tu ne cesses de me dire que je suis pas une femme, que je ressemble plus à un  travelo et que jamais tu feras mok…. Ryô l’empêcha de poursuivre en lui coupant la parole.

 — Chut…, fit-il en plaçant son index sur ses lèvres, ça fait longtemps que j’ai envie de t’embrasser et plus encore, pensa t-il.

 — … ?

 

Elle regardait l’homme qui lui faisait face. Leurs regards se fondèrent l’un dans l’autre. Ils ne pouvaient plus bouger ni même parler. Ryô resserrait progressivement ses bras autour de son ange qui avait laissé tomber les siens le long de son corps. Leurs cœurs battaient fort, très fort, en rythme ! Leurs muscles étaient tendus et leurs respirations se faisaient de plus en plus saccadée. Que se passait-il entre ces deux là ?

 

Puis, dans ce silence un bruit, une sonnerie, celle du téléphone, retentit. Les partenaires sortirent alors de leur hypnose.

 

 — Je … Je dois répondre c’est sûrement Eriko, on doit se voir tout à l’heure, si je ne réponds pas….

 

Ryô resta silencieux mais retira ses bras de la taille de Kaori qui alla répondre.

 

Le nettoyeur resta figé au milieu de la cuisine.

 

 — Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Quel idiot ! Ses lèvres sont si douces et l’avoir dans mes bras, quelles sensations ! Mon cœur est prêt à exploser…. Pardon Maki, je crois que je ne vais plus pouvoir résister. Son corps et son cœur m’appellent…. Maki…. !

 

———

 

Pendant ce temps dans le salon.

 

 — Allô, ici Kaori !

 — Allô Kao, c’est moi Eri !

 — Bonjour Eri, qu’y a t-il ?

 — Oh ! Rien de grave, je te téléphone pour te dire que je serai un peu en retard pour notre rendez-vous. Dis tout va bien pour toi ? Tu as une voix bizarre !

 — Ah ! ! Hein ! ! ! Non, non tout va bien, ne t’inquiètes pas.

 — Tu es sûre ?

 — Oui, oui à tout à l’heure !

 — Bon ok, à tout à l’heure ? Bye !

 — Bye ! 

 

Kaori était encore toute chose, ce face à face avec son partenaire l’avait bouleversé. Pourquoi était-il étrange tout à coup ? Ce fut à ce moment que Ryô entra dans le salon.

 

 — Tout va bien, mon ange ? 

 — Hein ! Euh… ! Oui ça va et …. toi ?

 — Très bien. C’était Eriko, comment va t-elle ?

 — Elle me disait qu’elle serait en retard à notre rendez-vous.

 — A quelle heure penses-tu rentrer ? demanda t-il un peu gêné.

 — Hein ! ! ! En quoi ça te regarde ? lâcha t-elle sèchement, et prête à envoyer une massue.

 

Ryô prit ses jambes à son cou et c’est une course poursuite dans l’appartement qui débuta. Ryô devant avec sa tête de débile et Kaori derrière levant sa massue. La course dura ainsi plusieurs minutes. Puis le nettoyeur s’arrêta net et fit face à l’ennemie. Kaori déboussolée, écarquilla les yeux.

 

 — Qu’est ce qu’il te prend ? Tu es fou de t’arrêter comme ça !

 

Ryô la regarda droit dans les yeux.

 

 — Tu aimerais aller dîners dehors ce soir, avec moi ? demanda t-il timidement.

 

Kaori resta interdite face à son partenaire. Elle ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Une fois de plus, la massue de la nettoyeuse se volatilisa.

 

 — …… !

 — Alors ? On sort ou pas ? demanda Ryô, qui au fond de lui espérait qu’elle accepte et en même temps qu’elle refuse. Les mots avaient dépassé sa pensée, mais il se sentit léger d’un coup. 

 — Je…je… pourquoi ? murmura t-elle.

 — Et bien…. J’en ai juste envie ! lui dit-il d’une voix rauque toujours en la regardant dans les yeux.

 

Kaori bafouilla quelques mots inaudibles tant elle fut surprise. 

 

 — Mais si tu ne veux pas je comprendrais, dit Ryô un peu déçu du manque de réaction de Kaori.

 

Kaori reprit ses esprits peu à peu et ses joues se teintèrent fortement. Elle détourna ses yeux du regard ténébreux de l’homme qui se tenait face à elle et se tritura les doigts.

 

 — Ce n’est pas ça, Ryô, je suis surprise c’est tout…, dit –elle timidement. 

 

Le cœur de Ryô battait la chamade, il n’avait jamais ressentit cette sensation.  Il attendait une réponse de Kaori, une boule dans son ventre se forma, les battements de son cœur s’accélérèrent. Puis sa partenaire ouvrit enfin la bouche.

 

 — D’accord ! dit-elle simplement, bien qu’elle fut à cet instant dans le même état que Ryô.

 

Le temps fut comme arrêter un instant. Les deux nettoyeurs se regardèrent dans les yeux….Une tornade blonde fit alors éruption dans le salon. C’était Mick. Il se lança sur Kaori qui ressortit sa massue et envoya l’Américain s’encastrer dans le mur. Il arrivait au bon moment, les City Hunter ne savaient plus quoi se dire et une atmosphère pesante s’était levée. Mick leur sauva la face en arrivant ainsi !

 

 — Ma douce Kao ! Pourquoi tu refuses de sortir avec moi ! 

 — Je n’ai pas de temps à perdre avec un pervers comme toi !

 — Mais, Kao ! ! ! 

 — Il n’y a pas de mais, c’est comme ça c’est tout ! Et puis, que dirait Kasue ? dit Kaori en allant dans la cuisine pour faire un café.

 — Ha ! Ha ! Ha ! Prit dans mon propre piège….

 — Qu’es-tu venu faire ici, Mick ! demanda Ryô légèrement agacer par l’attitude de son ami.

 — Bah voir ma Kao d’amour ! Quoi d’autre ? 

 — A toi de me le dire ! ! Sale petit pervers d’amerloc !

 — Je dirais plutôt que c’est toi qui aurais besoin de parler ! fit Mick en se rapprochant de son comparse et en lui faisant un clin d’œil.

 — Argg ! De quoi tu parles ? pesta Ryô.

 — Allons bon ! Que se passait-il entre vous quand je suis arrivé ?

 — Rien de plus que d’habitude, qu’est-ce tu t’imagines ?

 — Et bien je dirais que tu me mens Ryô ! Kao n’était pas comme d’habitude, elle. Elle était plutôt gênée et surprise. 

 — Tu racontes n’importe quoi ! Et pis c’est quoi cet interrogatoire ?

 — Allons sur le toit j’ai un truc à te dire ! fit Mick le plus sérieusement du monde, je n’ai pas envie que ma Kao entende ça !

 — Bien !

 

Les deux nettoyeurs montèrent sur le toit dans un silence monacal. Ryô se demandait pourquoi son ami avait changé de ton et de conversation aussi vite. Il devait se passer une chose de grave. Ils allèrent s’appuyer contre le garde-aux-corps du toit, et regardèrent la ville.

 

 — Alors ! fit Saeba.

 — Alors quoi ? répondit aussi sec Mick.

 — Tu te fiches de moi ma parole ? Qu’est-ce qu’il te prend à la fin ?

 — Et bien, je me suis dis que si nous montions sur le toit, tu pourrais enfin me dire ce qui était en train de se passer entre toi et ta partenaire, sans qu’elle risque de nous entendre !

 — T’es sourd en plus d’être un pervers ? Il ne se passait rien !

 — A d’autre !

 

Ryô soupira fortement, se retourna pour s’appuyer le dos contre la garde-aux-corps et fini par dire :

 

 — J’ai craqué !

 — … ? Mick ne dit rien, il ne voulait pas couper son ami.

 — Quand je suis rentré l’autre soir, je l’ai vu endormi dans le canapé. Elle était si paisible, si …..belle, si…. Je l’ai porté jusque dans sa chambre. J’ai failli l’embrasser …

 — Et ?

 

Ryô voulut taire les événements de la veille au soir. Il en avait déjà assez dit à son goût mais d’un autre coté, il avait besoin d’en parler même avec son acolyte ! Alors, il reprit.

 

 — Et rien, comme d’habitude d’ailleurs ! Quand tu es arrivé, je venais de lui demander si elle voulait sortir….

 — … ?

 — Elle a accepté, Ryô soupira de nouveau, il était à la fois heureux et en colère contre lui. Si relation il y avait, Kaori serait en danger en permanence et ça il ne le voulait pas. Il ne voulait pas la perdre.

 — Pourquoi as-tu fait ça si cela te met dans cet état ?

 — Je … le voulais tout simplement, mais maintenant je pense que c’est une mauvaise idée.

 — Allons Ryô, tu ne vas pas encore faire marche arrière ! Je te préviens que si tu fais encore souffrir encore ma petite Kao d’amour, cette fois je la ferai mienne ! ! !

 — Je t’interdis de la toucher, sale pervers invertébré. C’est MA femme, tu entends ?

 — Ta femme, hein ! Alors de quoi as-tu peur ? De la perdre, mais tu es le nettoyeur numéro un du pays voire mondial ! Elle sera avec toi en sécurité. D’ailleurs, tu la protèges depuis cinq ans et toutes les petites frappes savent qu’elle est ta partenaire !

 — Peut-être ! Mais s’il lui arrivait quelque chose,… je ne le supporterai pas. 

 — Ryô…… ! ! ! Tu t’inquiètes pour rien. Soit heureux bon sang ! Kasue me rend si heureux que je me sens bien plus fort lorsqu’on est ensemble. Alors fonce Ryô ! Aime la comme elle le mérite.

 — Mick ! ! ! Ce n’est pas si simple ! !

 — C’est toi qui es compliqué, ce soir vous allez sortir et vous amuser comme des amoureux pourraient le faire et après tu verras ce qu’il se passe ! !

 — Tu as peut-être raison, je réfléchis trop.

 — Tu sais où aller ?

 — Oui merci, je n’ai pas vraiment envie que tu me conseilles pour ça. Toi et tes adresses douteuses !

 — Hein ! ! ! Quoi ? C’est comme ça que tu remercies un ami ?

 — Mick ? Garde ça pour toi ! 

 — Pas de problème ! Allez ! On redescend sinon ta partenaire risque de s’inquiéter.

 

Les deux comparses redescendirent dans l’appartement où Kaori les attentait avec un café mais Mick prétexta une affaire urgente et quitta le couple de nettoyeur. Kaori fut abasourdi par la réaction de son ami et interrogea Ryô du regard qui détourna les yeux pour ne pas répondre. Le nettoyeur quitta l’appartement, à la suite de Mick, en lui disant qu’il rentrera plus tard dans l’après-midi. 

La nettoyeuse resta, là, sans bouger. Mais quelle mouche les a piqués, ces deux là ? Se demanda t-elle ? Puis, elle se rappela quelque chose qui la fit rougir. Ryô l’avait embrassé et lui avait demandé si elle voulait sortir. Elle ne savait plus quoi penser, de plus qu’il était parti sans pratiquement dire un mot. Un doigt sur ses lèvres, elle ferma les yeux et repensa à se baiser. Pourquoi n’avait-elle pas réagi ?

 

A suivre ……


 

 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 3

 

Kaori prit son sac et  sa veste puis quitta l’appartement à son tour. Avant de retrouver Eriko, elle devait passer à la gare et au Cat’s. Elle se dirigea vers la gare sans vraiment y penser. Elle réfléchissait à ce qui s’était passé le matin. Ryô, son partenaire, l’avait embrassée. Elle rougit une fois encore mais elle était si heureuse qu’un sourire magnifique resta figé sur ses lèvres. A la gare, sur le tableau pas de « xyz » en vue, mais pour une fois cela n’attrista pas la professionnelle. Elle était bien trop joyeuse aujourd’hui ! 

 

En arrivant au Cat’s, Kaori changea d’expression. Son partenaire était là. Comment faire ? Elle savait qu’elle ne pourrait pas cacher son trouble aux gérants du café. Et la présence de Ryô ne l’aiderait en rien ! Et lui, justement, comment allait-il réagir ? 

Au moment où elle posa une main sur la porte, celle-ci s’ouvrit brutalement. C’était Ryô qui sortait, il avait deviné l’aura de sa partenaire et avait décidé de lui épargner une gêne devant leurs amis, alors il choisit de partir… à sa manière !

 

Lorsqu’ils se croisèrent, Ryô lui fit un clin d’œil et un sourire des plus ravageur qui fit rougir et fondre Kaori. Pour faire diversion, dehors Ryô se jeta sur une miss Mokkori. La nettoyeuse comprit alors qu’il faisait ça pour elle. Elle sortit une massue gigantesque sur laquelle on pouvait lire en gros « PUNITION DIVINE » et en tout petit « merci », et qu’elle lança sur son partenaire. L’énergie qu’elle y avait mit, la plongea dans son état habituel. Ryô, quant à lui, avait reprit forme humaine au bout de quelques minutes et semblait être repartit en chasse. Mick avait emboîté le pas de Ryô et lorsqu’il arriva à hauteur de la nettoyeuse, il se précipita sur elle pour lui voler un baiser et un rendez-vous. Mais Kaori l’ayant vu venir avait sortit une autre massue et avec cette arme, envoya valser dehors le nettoyeur américain puis elle s’assit et demanda un café à Miki.

 

 — Tiens Kao ! fit l’ex mercenaire.

 — Merci !

 — A ce que je vois ton partenaire et son «jumeau» ne changent pas. Tu ne les as pas ratés ! s’esclaffa Miki. 

 — Soupire de Kaori !  Je ne pense pas, non ! fit la nettoyeuse avec une petite étincelle dans le regard.

 

La barmaid sourit lorsqu’elle vit les yeux de son amie. Mais ne posa aucune question. Les City Hunter était étranges aujourd’hui ! Plus que la veille, pensa t-elle. Umibôzu, lui, ne dit pas un mot ! Avait-il « vu » quelque chose ? 

 

Les jeunes femmes parlèrent de choses et d’autres pendant un moment puis Kaori s’excusa de partir aussi tôt mais elle expliqua qu’elle devait déjeuner avec Eriko. Et quitta le Cat’s.   

 

C’est perdu dans ses pensées que Kaori alla rejoindre son amie. Mais comment faire pour qu’Eriko ne se doute de rien. Tout à l’heure au Cat’s Ryô avait, pour une fois, assuré et Kaori put cacher son trouble à temps. Mais là ! Elle était seule…. La solution lui apparut presque comme une évidence. Penser à toutes les fois où son partenaire et elle s’étaient disputés. Toutes les fois où il lui avait dit des méchancetés sur elle, sur sa cuisine…. Oui ça c’était une idée. En repensant à toutes ces mauvaises choses, Kaori se sentit mal, et se dit que finalement rien ne s’était passé avec son  partenaire ! Elle fut en condition pile en arrivant devant le restaurant où l’attendait la styliste. 

 

 — Salut Kao ! Je suis contente de te voir, s’empressa de dire Eriko.

 — Salut Eri, comment vas-tu ? Et ta nouvelle collection ?

 — Et bien je suis fatiguée, comme tu peux le voir mais je vais bien. Et ma collection est enfin terminée. 

 

La jeune femme tendit un paquet à Kaori.

 

 — Qu’est ce que c’est ? 

 — C’est une robe, pour toi. Une robe pour sortir, on ne sait jamais tu pourrais avoir un rendez-vous un jour ! fit la styliste avec un clin d’œil.

 — Mais enfin, Eri, je n’ai besoin de rien.

 — Ca me fait plaisir, promets-moi de l’essayer et de la mettre un jour ! 

 — Je ne sais pas si j’aurais un jour l’occasion de la mettre pour sortir mais c’est d’accord, je l’essayerais en rentrant. Merci Eriko.

 

Les deux amies commandèrent leur déjeuner, et papotèrent de tout et de rien. Un long moment après la fin de leur repas, les jeunes femmes quittèrent le restaurant pour aller faire les boutiques. Cela fit du bien à la nettoyeuse qui avait presque oublié les nouvelles attentions de son partenaire et leur rendez-vous !

 

 — Oh mince ! fit Kaori qui avait légèrement rosi face à ses pensées.

 — Qu’y a t-il ? Tu as un problème Kao ?

 — Eh bien ! Je dois rentrer, désolée Eri.

 — Ce n’est pas grave, je comprends. Et puis tu as déjà fait un gros effort ! Tu n’as pas parlé une seule fois de Ryô !

 — C’est parce qu’il n’est pas intéressant voilà tout !

 — Ah ! Pourquoi dois-tu rentrer dans ce cas ?

 

Kaori ne s’attendait pas à cette question et fut prise au dépourvu. Quoi lui dire ? Vite, il fallait qu’elle trouve quelque chose. 

 

 — Nous devons voir un client ce soir, ouf ! se dit la professionnelle, ça s’était une idée de génie !

 — Bon très bien ! Si c’est pour le travail, je ne dis plus rien. Allez file. A bientôt Kaori !

 — Merci pour la robe et cette journée Eri. A bientôt.

 

Eriko avait soupçonné quelque chose. Son amie n’était pas tout à fait comme d’habitude mais ne savait pas quoi exactement. Kaori ne disant rien, elle n’avait pas cherché plus loin. Elle savait que son amie lui parlerait un à moment ou à un autre.

De son coté, Kaori était soulagée que son amie ne se soit doutée de rien ou qu’elle n’en avait rien montré !

 

Kaori était sur le chemin de l’appartement. Ryô est-il rentré ? Qu’allait-il se passer ? Voulait-il seulement encore sortir avec elle ? Tant de questions dans son esprit, qu’elle ne se rendit pas compte qu’elle venait d’arriver en bas de l’immeuble. Son cœur se serra lorsqu’elle entama l’ascension des escaliers.

 

———

 

Flash back

 

Ryô quitta l’appartement, il fallait qu’il trouve un restaurant discret pour ce soir. Discret, car il ne souhait pas rencontrer son homologue américain, ni même un certain mercenaire de sa connaissance. Et encore moins les malfrats et les petites frappes du coin. Il voulait que cette soirée soit réussi pour sa partenaire.

 

Lorsqu’il sortit de l’immeuble, il se dirigea vers le Cat’s pour sa visite quotidienne. Et puis cela lui changerait les idées, pensa t-il. 

Les mains dans les poches, il avançait perdu dans ses pensées. Avait-il eu raison ? Saurait-il la rendre heureuse ? Kaori le voulait-elle vraiment ? Quelle vie allait-il pouvoir lui offrir ? 

Au fil de ses réflexions, ses pas le conduisirent au Cat’s. Il se rabroua mentalement afin de sortir sa partenaire de sa tête et pour prendre son air pervers et pour se préparer à sauter sur Miki, sachant qu’Umibôzu veillait au grain !

Il entra dans le café, sautant dans les airs et faisant la brasse pour se jeter bras ouverts sur l’ex mercenaire.

 

 — Hellooooo ! ! ! ! Mikiiiiiii chérie, Ryô-chou veut un bisouuuuu ! ! !

 

Umibôzu attrapa Ryô au vol et le lança contre un mur où il s’encastra. Le nettoyeur vint s’asseoir, un instant plus tard, au bar.

 

 — Ca va pas Umi-chou ?

 — Tais-toi et ne m’appelle pas comme ça ! dit le géant. Et laisse Ma femme tranquille !

 — Merci nounours ! dit Miki en faisant un bisou à son mari qui provoqua une gêne sans nom pour le mercenaire.

 

Ryô riait à en avoir mal au ventre, cependant le barman sentit que l’aura de son ami était différente de d’habitude. 

 

 — Dis Ryô ? Tout va bien ?

 — Hein ! Mais c’est quoi cette question ? Je vais très bien !

 — Je ne sais pas, tu n’es pas comme d’habitude !

 

C’est à ce moment que Mick ouvrit la porte du café en se jetant sur Miki. Mais elle lui attrapa un bras et le fit valser à l’autre bout du café pour s’encastrer dans le mur. 

 

 — Mais enfin, Miki pourquoi ? demanda le blond.

 — Vous êtes pathétiques tous les deux. Vous me fatiguez ! lâcha t-elle froidement. En fait, elle pensait à ses amies Kaori et Kasue.

 

Mick vint s’installer près de son comparse.

 

 — Alors ? Qu’as-tu décidé ? demanda t-il à Ryô.

 

Umi regarda l’américain d’un air interrogateur tandis que Ryô lançait sur son homologue un regard froid comme pour le faire taire. Voyant que sa femme quittait le café pour aller dans la cuisine, Umibôzu demanda :

 

 — C’est à cause de la petite ? 

 — Ouais ! Il l’a invité à sortir ce soir ! dit Mick sur un ton mielleux qui fit sortir le nettoyeur de ses gons !

 — Non mais de quoi je me mêle, pervers dépravé ! 

 — Pourquoi ? une voix presque sortie d’outre-tombe résonna dans les esprits des deux hommes qui commençaient à se disputer, c’était Umi.

 — Soupire de Ryô. Je suis un idiot, c’est tout !

 — Raconte ça à d’autre ! Allez, soit franc avec toi-même pour une fois !

 — ……………, le mercenaire ne dit rien, pour ne pas braquer son ami.

 

Ryô se dit à cet instant qu’il était foutu. A quoi bon ! Il ne pourrait plus échapper à cette discussion, cet interrogatoire. 

 

 — Kaori a reçu un appel de Sayuri. Elle lui annonce qu’elle sera au Japon dans une semaine. Kaori m’a dit qu’elle logerait chez nous.

 — Et où est le problème ? demanda Mick qui avait prit un ton plus compréhensif.

 — Je crois, … je crois que j’ai peur…, avoua le nettoyeur qui s’attendait à être la risée de ses deux vis-à-vis. Mais il n’en fut rien et décida donc de continuer, j’ai peur que Sayuri ne me l’enlève ! Qu’elle estime que Kaori n’est pas heureuse, et comme je n’ai rien fait pour lui avouer …..

 — Ryô, toi tu as peur ? Mais enfin, Kaori ne te quittera jamais. Tu n’en es donc pas conscient ?

 — Je…. Je ne sais pas ! Je ne veux pas la perdre, sans elle je ne suis rien !

 — C’est pour ça que tu l’as invité ce soir, pour la séduire et lui avouer tes sentiments ? ajouta Umi.

 — Oui, je crois !

 — Et le veux-tu vraiment ? Je veux dire sortir avec elle ! demanda Mick.

 — Il y a longtemps que j’aurais dû le faire, mais en ai-je le droit ? Quelle vie aura t-elle si je lui …..

 — Ryô, tout le monde sait que vous vous aimez. Tout le monde ! enchérit Umibôzu.

 

Ryô soupira de nouveau quand Miki revint dans le café. 

 

 — C’est quoi cette ambiance glauque ? lança t-elle.

 

C’est Mick qui détourna la conversation en se jetant sur la barmaid qui fut protégé par un plateau que son mari mit en travers la trajectoire du pervers numéro deux.

 

Puis, Ryô changea d’expression lorsqu’il sentit l’aura tourmentée de sa partenaire prête à ouvrir la porte. Il fallait qu’il fasse quelque chose pour elle, même si ses deux acolytes étaient au courant. Il pensa alors la mettre en colère, et la meilleure manière pour ça c’était de sortir et de sauter sur la première femme dans la rue ! Il se leva puis se dirigea rapidement vers la porte d’entrée, et l’ouvrit. Kaori sembla surprise. Il lui fit un sourire charmeur et un clin d’œil qui la fit rougir et se jeta sur la première femme qui passait par-là. Il reçut une massue qui le rendit heureux car à sa manière il avait aidé son ange. Il sauta encore sur quelques miss mokkori et lorsqu’il sut qu’il était assez loin pour ne plus être vu ni perçut, il remit ses mains dans ses poches et partit à la recherche d’un restaurant tranquille pour leur premier rendez-vous.

 

Une idée survint dans son esprit. Il se dirigea alors vers une petite rue, au bout il y avait un petit restaurant. Ryô fut soulagé de voir qu’il était encore là. Il y entra et en ressortit trente minutes plus tard. Après cela, il rentra à l’appartement. Il était tôt alors Ryô décida de descendre à la salle de tir afin de vider quelques chargeurs mais surtout pour éviter de cogiter.

 

Fin du flash back

 

———

 

Kaori se trouvait devant la porte de leur appartement, elle ne sentit pas la présence de son partenaire. C’est sereine qu’elle ouvrit la porte et entra. Elle posa ses affaires et se rendit dans la cuisine pour se faire un thé pour se détendre et se calmer. Ses muscles étaient si tendus qu’elle en avait mal.  Assise dans le canapé au salon, elle enserrait sa tasse entre ses mains et la fixait. Perdue dans ses pensées, elle se demanda si Ryô n’avait pas changer d’avis quand elle le sentit derrière la porte qui s’ouvrit. Et Ryô apparut. Elle se tourna machinalement vers lui, leurs regards s’accrochèrent. Ryô rompit le silence se rendant compte du malaise de sa partenaire.

 

 — Tu es déjà rentrée, Kaori ?

 — Oui, comme tu peux le voir !

 — Tu as passé une bonne journée ?

 

Kaori fut grandement étonnée de l’intérêt que lui portait son partenaire.

 

 — Euh ! Oui, tu sais avec Eri ça se passe toujours bien… Et toi, ta journée ?

 — Plutôt bien, je dois dire.

 

La nettoyeuse se rappela alors ce qui c’était passé plutôt au Cat’s.

 

 — Ryô… Merci pour tout à l’heure au Cat’s, fit-elle toute rougissante. 

 — De rien mon ange, dit-il en détournant le regard. Veux-tu toujours sortir ce soir ? demanda t-il inquiet.

 

Elle baissa la tête vers sa tasse qu’elle tenait encore.

 

 — Et toi ? demanda t-elle timidement.

 

Intrigué par la question de son ange, il s’approcha d’elle, s’agenouilla et lui releva le menton.

 

 — Je sais que tu te poses beaucoup de questions. Je t’ai fait si souvent pleurer, et souffrir en me comportant comme un abruti. Chaque fois mon cœur explosait. 

 

Kaori ne disait rien, elle était bien trop abasourdie pour cela. Elle regardait Ryô dans les yeux et y voyait de la sincérité.

 

 — Pourquoi Ryô ? murmura t-elle.

 — Pour ta sécurité d’abord, pour que tu partes loin de moi et de mon monde ensuite. En te voyant comme un homme et en m’en persuadant cela m’évitait de te sauter dessus…. Aujourd’hui, je sais que si tu me laissais, je… je….

 

Kaori l’empêcha de terminer sa phrase, en lui posant son index sur les lèvres. Le regard de la nettoyeuse était perçant, plein de bonheur et d’amour. Kaori fit une chose qui serra un peu plus le cœur de Ryô, elle l’embrassa maladroitement sur la joue.

 

 — Mon ange……..Qu’est-ce que ….. ? une fois encore, elle ne le laissa pas finir.

 — Si on ne se prépare pas, on serra en retard. Alors si tu le permets, je prends la salle de bain en premier !

 — Très bien…, dit-il stupéfait.

 

Ryô regarda s’éloigner son ange. Il posa une main sur sa joue, là où elle lui avait déposé un baisé. Il sourit. Son cœur était sur le point d’explosé. 

 

 — Kaori …, murmura t-il pour lui-même, tu me rends tellement heureux….

 

Il sortit de ses pensées et alla se servir un verre de sa boisson favorite en attendant de pouvoir lui aussi utiliser la salle de bain. Il était angoissé, lui l’étalon de Shinjuku, par cette soirée. Comment devait-il se comporter, que devait-il dire ? Toutes ces questions que l’on se pose au premier rendez-vous. 

 

 — Je suis un indécrottable imbécile, reste toi-même ! se dit-il en se donnant un coup sur la tête.

 

Un soupire vint ponctuer ses réflexions et c’est à ce moment là que sa partenaire lui cria de l’étage que la salle de bain était libre, en s’enfermant rapidement dans sa chambre. Lorsque Ryô descendit au salon pour rejoindre sa partenaire, il s’arrêta net dans l’escalier. La vue que lui offrait Kaori était des plus exquises à ses yeux. Elle portait la robe qu’Eriko venait de lui offrir. C’était une robe courte, noire en mousseline. Cintrée à la taille, ce morceau de tissu mettait en valeur les formes généreuses de la nettoyeuse.  Elle se nouait derrière la nuque pour découvrir intégralement ses épaules. La robe laissait également le dos découvert. Kaori portait des mocassins à talon haut mais pas trop, la bague que son frère lui avait laissée. Elle s’était très légèrement maquillée pour mettre en valeur ses yeux. Rien de trop. Malgré cette tenue, elle restait elle-même. Simple, belle mais sexy. 

 

Le nettoyeur déglutit difficilement, très difficilement. Ses sens étaient bousculés, il avait chaud et froid en même temps. Il laissait ses yeux caresser les courbes de sa femme, plus rien ne comptait en cet instant. Il n’avait plus ni doute ni peur. Non. Plus rien n’avait d’importance à ses yeux, si ce n’était cette femme, SA femme. Kaori ne savait plus où se mettre, son partenaire ne disait rien mais la scrutait en long, en large et en travers. Cela la mettait vraiment mal à l’aise. Elle ne savait pas si elle devait rougir ou s’énerver. 

 

 — La robe ne me va pas, c’est ça ? demanda la nettoyeuse toute rougissante de honte.

 — Mon ange tu… tu es…magnifique ! Cette robe te va à merveille, Ryô avait parlé d’une voix suave qui fit chavirer un peu plus le cœur de Kaori. 

 — Merci, dit-elle timidement, c’est Eriko qui me l’a offerte tout à l’heure, ajouta t-elle en baissant les yeux.

 — Elle a toujours sut te mettre en valeur, mon ange. 

 

Ryô entreprit de finir la descente des escaliers pour enfin s’approcher de sa partenaire. Il ne la quittait pas des yeux. Kaori, elle, ne bougeait pas. Elle observait son partenaire. Il portait un pantalon noir, une chemise blanche dont les derniers boutons n’étaient pas fermés et une veste noire. Simple mais efficace. Kaori le trouvait de toute façon beau et sexy. Et il l’était, vraiment. La nettoyeuse avait dû mal respirer, mais elle ne pouvait quitter du regard cet homme si parfait à ses yeux. Il s’approcha d’elle, lui sourit, lui caressa une joue tendrement et captura ses lèvres pour lui donner un baiser sensuel. 

 

Kaori avait la tête qui tournait, ses jambes ne la portaient plus. Sa poitrine semblait vouloir exploser. Elle prit l’homme de sa vie dans ses bras et répondit à se baiser. Ryô était aux anges. Son cœur n’avait jamais autant résonné dans son corps, il lui semblait qu’il allait sortir de son thorax tant les sensations qu’il ressentait étaient puissantes. A bout de souffle, leurs lèvres se séparèrent et leurs regards s’accrochèrent. Kaori rougit et remarqua que Ryô avait les pommettes très légèrement rosies. Ce pourrait-il qu’il soit timide face à ses sentiments ? C’est lui qui brisa le silence qui s’était installé.

 

 — Nous allons êtres en retard, on y va Mademoiselle Makimura ? dit Ryô en tendant son bras à son ange qu’elle accepta.

 — Oui. Allons-y.  

 

A suivre ….. 


 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 4

 

Le couple sortit de l’appartement puis de l’immeuble et c’est à pied qu’ils prirent la direction du restaurant. L’artère principale de Shinjuku était gorgée de monde en ce début de soirée. Les enseignes des différents commerces étaient allumées et éclairaient le quartier de mille couleurs. Les gens qu’ils croisaient avaient l’air heureux. Le couple atteignit ensuite la rue des cabarets avec les entraîneuses qui aguichaient les clients pour que ceux-ci entre dans leur antre. Kaori n’en crut pas ses yeux lorsque, sous son nez, une demi-douzaine de Bunnies à peine vêtues vinrent s’agglutiner sur Son homme. Elles se frottaient contre lui, le touchaient et lui parlaient mielleusement. 

 

La nettoyeuse sentit la colère monter en elle. Pour qui se prenaient-elles ces groupies ? Mais contre toute attente, Ryô expliqua gentiment à ses « amies » que, pour lui, ce soir il n’y avait qu’une seule femme. En même temps qu’il parlait, il s’était retourné vers son ange pour lui prendre la main et embrasser sa paume. En moins d’une minute les jeunes femmes avaient déserté le corps du nettoyeur comprenant par la même qu’il valait mieux ne pas s’attarder, au moins pour ce soir. Kaori sembla soulager.

 

 — Je suis désolé mon ange, cela ne se reproduira plus. Je te le promets ! 

 — Ce n’est pas grave, je sais très bien que tu passes tes soirées ici …. 

 — Merci mon ange, dit –il en rapprochant Kaori de lui.

 

Il passa son bras autour des épaules de sa partenaire et l’invita à poursuivre leur route vers le petit restaurant. Ils bifurquèrent dans une contre-allée plus calme, ils marchèrent encore un peu et au détour d’une rue, Ryô indiqua une petite bâtisse à Kaori.

 

 — Nous sommes arrivés, annonça Ryô en pointant du doigt le restaurant.

 — Je ne savais pas qu’il y avait un restaurant ici ! 

 — Et moi j’espère que cela te plaira…

 — Il n’y a pas de raison, tu sais. 

 

Ils entrèrent tous deux. Dès que la porte fut poussée par Ryô un homme d’une cinquantaine d’année vint les accueillir chaleureusement. C’était un homme de taille moyenne, de corpulence élancée, ses cheveux viraient au gris et sa paire de lunettes cachait des yeux noirs et brillants. Il portait un kimono traditionnel bleu foncé et  il se hissait sur une paire de geta[1]. C’était un homme de pure tradition. D’ailleurs, Kaori se fit la réflexion qu’il cadrait parfaitement avec le décor des lieux.

 

 — Bonsoir, bonsoir mon cher Ryô ! Mais dis-moi, tu viens avec une bien belle jeune femme ? ! 

 — Oh ! Pardon, monsieur Katô. Kaori, je te présente Daisuke KATÔ. Ce restaurant lui appartient. Monsieur Katô, je vous présente Kaori MAKIMURA ma partenaire de travail, mon amie et j ‘espère…, il ne put terminer sa phrase, sa partenaire venait de prendre la parole.

 — Je suis enchantée de vous rentrer, Monsieur Katô. Votre établissement est magnifique.

 — Allons, allons mes amis ! Ne restez pas là. Venez dont vous asseoir.

 

Le patron du petit restaurant les guidèrent jusqu’à une table préparée pour deux personnes. L’homme tira une chaise pour la présenter à Kaori qui remercia Daisuke d’un mouvement de tête. Ryô, lui, s’attabla et adressa un sourire à son ange. 

 

 — Je vous laisse mais si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez-moi ! l’homme prit la direction des cuisines mais se retourna une dernière fois pour ajouter que ce serait sa fille, Akiko, qui les servirait.

 — Merci Monsieur Katô ! Elle doit avoir changer, Akiko ? !

 — Tu verras par toi-même, mon petit Ryô. Et cesse de m’appeler «monsieur Katô», j’ai un prénom tu sais !

 — Je sais, mais je n’ai jamais put, vous le savez bien ….

 

Daisuke fit un geste de la main pour signifier qu’il savait et laissa le couple seul.

 

 — Tu dois venir ici souvent, dit Kaori sur un ton qu’elle espérait neutre.

 — Tu te trompes mon ange, cela fait environ dix ans que je ne suis pas revenu ici. Et autant de temps que je n’aie pas revu Monsieur Katô et sa famille.

 

Au bout d’un long moment de silence, Kaori prit la parole.

 

 — C’est un endroit charmant, dit la nettoyeuse en regardant autour d’elle.

 — Oui, tu as raison mon ange. Cet endroit est magnifique et rien n’a changé depuis la dernière fois où je suis venu.

 — Comment as-tu connu cet endroit ?

 — Et bien, à vrai dire… par hasard. Cela faisait quelques semaines que j’étais revenu au Japon. Je ne parlais ni ne comprenais la langue. Je vivais dans un hôtel miteux en attendant de trouver un appart. Un jour, je cherchais un endroit pour déjeuner et je suis arrivé ici.

 

Akiko, la fille de Daisuke, se dirigea vers la table des City Hunter. 

 

 — Ryô ! s’écria t-elle en voyant son ami.

 — Akiko ! C’est bien toi ? demanda t-il en se levant.

 — Oui, c’est moi ! sourit-elle en venant embrasser Ryô.

 

Ryô embrassa la jeune fille sur la joue et l’étreignit avec force. Akiko devait avoir environ seize ans. Ses longs cheveux noirs étaient tressés laissant ainsi son visage clair libre. Ses yeux verts étaient surplombés par de grands cils. Elle portait un jean et une chemise. Elle ne voulait pas porter l’habit traditionnel comme ces parents, elle trouvait cela vieillot, au grand désespoir de son père.

Kaori observa la scène, attendrit. C’était la première fois qu’elle voyait son partenaire aussi heureux de voir quelqu’un et se comporter aussi bien en présence d’une jeune fille, certes elle était mineure…. 

 

 — Ca fait si longtemps, Ryô ! Pourquoi ne viens-tu plus nous voir ?

 — Le manque de temps, je suppose ! Akiko, je te présente Kaori Makimura, ma partenaire de travail et dans la vie.

 

Ryô avait parlé si naturellement. Kaori ne releva pas préférant attendre d’être seule avec son partenaire pour lui en parler.

 

 — Enchantée, Mlle Makimura. Je suis Akiko Katô.

 — Je suis ravie de vous rencontrer aussi, Akiko, dit la nettoyeuse en se levant.

 

Les City Hunter et la jeune fille discutèrent encore une minute puis Akiko leur proposa les cartes pour passer commande et laissa le couple. Kaori observa l’attitude de Ryô et sourit.

 

 — Qui a t-il mon ange ? demanda Ryô.

 — Et bien, tu es loin de te comporter avec Akiko comme tu le fais en temps normal, je trouve cela étrange, fit remarquer Kaori, et en plus …, elle n’osa pas terminer sa phrase.

 — J’ai apprit à lire, à écrire et à parler japonais avec elle. 

 

Devant la surprise de sa partenaire, Ryô poursuivit.

 

 — Comme je te l’ai dit, je suis arrivé ici par hasard. M. Katô et sa femme ont été très gentil avec moi qui ne parlais ni ne comprenais la langue. Ils ont fait preuve de patience pour ma première commande. Je suis revenu tous les jours après cela. Au fur et à mesure j’apprenais quelques mots.

 

Ryô s’arrêta un instant et observa son ange qui était stupéfaite. Son partenaire lui dévoilait une partie de son passé. Volontairement.

 

 — Tout va bien mon ange ? demanda t-il tendrement.

 — Oui, ça va ! Je suis juste un peu surprise de cet aveu !

 — J’ai envie de partager ces souvenirs avec toi. C’est aussi pour cela que je voulais t’emmener ici. Donc, reprit Ryô, je venais ici tous les jours. Un midi je suis arrivé plus tard qu’à l’accoutumé et j’ai vu des types s’en prendre à M. Katô et à sa femme. C’était des yakusas qui voulaient s’emparer du terrain où est construit le restaurant.

 

Kaori écarquilla les yeux  mais ne dit rien, laissant son partenaire terminer son histoire.

 

 — J’ai donc mis hors d’état de nuire les sbires du yakusa et je suis allé lui mettre les points sur les « i ». C’est là qu’à commencer ma réputation. Pour me remercier, M. Katô et sa femme, qui avaient très peu d’argent, m’ont apprit à parler, lire et écrire le japonais en même temps que leur fille. 

 — Je comprends, c’est un peu comme ta famille. Mais dans ce cas, pourquoi cela fait si longtemps que tu ne les avais pas revus ?

 — Pour les mêmes raisons qui me poussent sans cesse à vouloir t’éloigner de moi ! le regard de Ryô venait de changer. Kaori y voyait une profonde tristesse, peut-être même de la détresse !

 — Tu veux  dire pour éviter que les petites frappes ne se servent d’eux pour t’atteindre ?

 — Oui, dit simplement le nettoyeur.

 — C’est dommage, ce sont des gens charmants qui ont l’air de vraiment t’apprécier. Mais je comprends aussi ta position….

 — Tu as raison mon ange….

 

Ryô ne termina pas sa phrase, Akiko venait pour prendre la commande.

 

 — Souhaitez-vous prendre un apéritif ? questionna la jeune serveuse.

 — Un whisky pour moi, que veux-tu mon ange ? 

 

Les pommettes de Kaori devinrent presque cramoisies. Ryô l’appelait « mon ange » en public ! Mais que lui arrivait-il ? La nettoyeuse était de plus en plus perplexe et devant la mime attendrie de son partenaire, elle sourit. 

 

 — Je prendrais un cocktail sans alcool, s’il vous plaît.

— Très bien, avez-vous choisit ?

 — En fait, non ! Mon ange veux-tu quelque chose de particulier ou tu me fais confiance ?

 — Je te fais confiance, commande pour nous deux ! 

 — Akiko, penses-tu que ton père….

 — Pourrait faire ce qu’il te préparait ? 

 — Oui !

 — Pas de problème, Ryô, il a déjà commencé.

 

Ryô remercia la jeune fille qui s’éloigna pour aller préparer les boissons et transmettre la commande. Akiko apporta les apéritifs quelques minutes plus tard. Le couple discutait maintenant de chose et d’autre comme la mort de Hideyuki, ou de la solitude de Ryô avant sa rencontre avec les Makimura, mais aussi de bons souvenirs avec Hide, leurs amis et même parfois avec leurs clientes.

 

 — J’ai aussi de très bons souvenirs avec toi, et ils me sont tous très précieux, dit le nettoyeur en se noyant dans le regard de sa partenaire.

 

La nettoyeuse rougit comme à son habitude mais soutint le regard perçant de son partenaire. Ils furent interrompus par Akiko qui arrivait avec leur commande. Elle posa devant chacun d’eux une assiette de nouille japonaise, spécialité de M. Katô, et des petites brochettes de bœuf. 

 

Le couple dîna dans une ambiance douce et romantique, poursuivant leur discussion. Ryô était particulièrement attentif aux réactions de son ange qui avait encore du mal à comprendre ce qu’il se passait dans la tête de son partenaire. 

 

Le repas terminé, Ryô et Kaori s’étaient vu rejoindre par la famille Katô au complet, tous les autres clients étaient partis. Ils entamèrent ainsi une remontée dans le temps des souvenirs. Les Katô expliquèrent à Kaori comment Ryô avait eu des difficultés à apprendre le japonais, se trompant dans la prononciation de certain mot et les fous rire qui les prenaient tous dans ces moments. Ils passèrent tous une excellente soirée et Ryô dut promettre de revenir rapidement.

 

Kaori et Ryô prirent le chemin de leur appartement, empruntant le même trajet qu’à l’aller, à une différence : Ryô tenait la main de son ange dans la sienne entrecroisant leurs doigts. Bien qu’elle fut surprise et gênée par le geste de l’homme qu’elle aimait, elle ne dit rien et se laissa porter par les événements. Cela faisait quelques temps qu’il était étrange et ce soir plus encore. Le retour à l’appartement se fit dans le silence, ils s’étaient juste rapprochés de sorte que Kaori puisse poser sa tête sur l’épaule large et rassurante de Ryô. Au pied de l’immeuble où ils résidaient, Le nettoyeur s’arrêta.

 

 — Qui a t-il ? demanda inquiète Kaori.

 

Ryô ne répondit pas, à la place il accrocha le regard noisette de son ange, lui prit le menton pour relevé légèrement son visage et posa doucement ses lèvres sur les siennes. Leurs yeux se fermèrent. Le brun quémanda l’ouverture du passage vers l’antre de sa partenaire. Kaori, qui avaient les jambes tremblantes et une boule au ventre, ouvrit légèrement la bouche et sentit une intrusion délicieuse. Elle mêla sa langue avec sa jumelle et une danse sensuelle commença. Les mains de Ryô se fraya un chemin dans le dos de Kaori lui procurant des frissons sur tout le corps. Le nettoyeur sentit son cœur accélérer, ses mains pourtant expertes hésitaient à se poser sur le corps magnifique de son ange. Avait-il seulement le droit de la toucher ? 

 

Elle se laissa prendre au jeu et mit ses mains en mouvement, caressant le dos musculeux de Ryô, osant descendre sur l’arrondi de ses fesses. Ils s’embrassaient toujours à en perdre haleine, lorsqu’il sentit l’effleurement de son ange sur sa croupe. Son cœur rata un battement. A son tour, il fit glisser ses doigts plus bas dans son dos, sur ses reins puis sur ses fesses fermes et rondes. Kaori se crispa un moment pour mieux se laisser aller ensuite. 

 

A bout de souffle, le baiser prit fin, les laissant haletants et pantelants. Leurs yeux, toujours dans le regard de l’autre, brillaient tandis que leurs mains continuaient les caresses. 

 

 — On devrait monter, mon ange, murmura le nettoyeur.

 

Kaori acquiesça en hochant simplement la tête. Les sensations qu’elle venait de ressentir l’ayant laissé coite. Ses jambes tremblaient, son cœur battait à tout rompre et des papillons dans son bas ventre la chatouillaient sans vergogne. 

Ryô aussi avait été bien plus chamboulé par ce baiser qu’il ne l’aurait cru. Encore une minute et il n’aurait plus eu la force de s’arrêter, de se retenir…. 

 

———

 

 — Tu veux boire quelque chose ? balbutia la nettoyeuse pas encore tout à fait remise de ses émotions.

 — Je veux bien un café, répondit Ryô.

 

Kaori alla à la cuisine pour préparer les breuvages et revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. Ryô était debout devant la fenêtre, les mains dans les poches de son pantalon, pensif.

 

 — Ryô, tout va bien ? demanda Kaori.

 — Oui, mon ange, tout va bien, répondit-il en se retournant.

 

Elle s’approcha, lui tendit sa tasse et vint prés de lui. Ryô, qui voulait profité encore de l’odeur et de la chaleur du corps de sa douce partenaire, se plaça derrière elle pour l’enlacer avec son bras libre. Elle se surprit à se coller davantage contre le torse large de son partenaire posant sa tête contre son épaule. Ils sirotèrent, ainsi, leurs boissons sans dire un mot.

 

Ce moment, ils l’attendaient depuis si longtemps. Aucun d’eux n’osèrent bouger de peur que la magie du moment ne s’efface pour toujours. Longtemps après avoir terminé leurs cafés, Ryô rompit le silence.

 

 — Nous devrions aller dormir, murmura t-il.

 

Kaori se tourna légèrement vers son partenaire, lui sourit et osa lui voler un baiser.

 

 — Tu as raison, il est tard. Bonne nuit, Ryô, dit-elle des regrets dans la voix en s’éloignant. Elle aurait tant voulut que ce moment ne s’arrête jamais !

 — Mon ange ?

 

Kaori s’arrêta et se retourna vers Ryô qui reprit :

 

 — Je… j’aimerais, si tu es d’accord, …pouvoir dormir avec toi, demanda timidement le nettoyeur une pointe de rougeur sur les joues.

 

La nettoyeuse sentit sa respiration accélérer et ses joues chauffer. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle en avait très envie, certes, mais cela lui faisait peur. Tout allait si vite, elle ne se sentait pas prête à aller plus loin. Elle n’avait aucune expérience dans ce domaine. Son visage eut tellement de mimiques différentes que Ryô comprit ce qui se passait dans la tête de son ange. 

 

 — Tu sais, je ne te force en rien. J’aimerais t’avoir près de moi pour dormir, juste dormir ! Te tenir dans mes bras et me réveiller près de la plus belle femme que j’ai jamais vu, c’est tout ce que je souhaite. Je saurais me tenir, je te le promets, mon ange. 

 

Ryô avait été un compagnon exemplaire ce soir et Kaori ne voulait pas gâcher les efforts de son partenaire. Aussi, elle accepta timidement, regardant ses pieds et triturant ses doigts. Le visage du nettoyeur s’éclaira instantanément, il arbora un large sourire et bien que son cœur martelait dans sa poitrine comme un fou, il était heureux. Heureux car enfin il allait dormir avec la femme  qu’il aimait, l’avoir près de lui toutes les nuits et la tenir dans ses bras, sentir son odeur. 

 

Il rattrapa son ange, lui prit la main et comme deux adolescents maladroits montèrent au premier étage où se trouvait la chambre de Ryô. Kaori avait confiance en lui, mais elle ne put retenir un frisson d’appréhension.

 

 — Tu préfères peut-être ta chambre ? demanda le nettoyeur.

 — Non, non, répondit timidement Kaori serrant un peu plus la main de Ryô, peu importe.

 

Ils pénétrèrent dans la chambre et Ryô referma la porte derrière eux. Tous deux étaient un peu gauche. De Kaori cela semblait normal, mais pour Ryô s’était plus improbable. Un long moment, ils s’entre-regardèrent. Kaori frissonnait, un nœud naissait dans son ventre, tandis que Ryô contrôlait tant bien que mal son mokkori. Le trouble que ressentait son ange, la rendait plus désirable encore. 

 

 — Ryô ?

 — Oui mon ange !

 — Je …je n’ai pas prit mon pyjama, il faut que je redescende, dit-elle.

 — Hors de question ! Je suis sûr que tu ne reviendras pas, dit Ryô un air taquin.

 — Mais….

 — Prends un de mes t-shirt, proposa t-il.

 

Kaori hésita mais accepta. Les t-shirts de son homme étaient assez grand et long pour lui servir de chemise de nuit, du moins pour une nuit. 

 

 — D’ac … d’accord, murmura t-elle.

 

Elle lui demanda de se retourner pendant qu’elle se changeait et enfila le vêtement qui portait encore l’odeur du beau brun.

 

 — Tu es magnifique, mon ange, fit remarquer Ryô.

 — Merci, dit-elle en s’empourprant.

 

Les City Hunter se mirent au lit et naturellement Kaori vint se lover dans les bras de l’homme qu’elle aimait. Il passa ses bras autour de sa taille, laissant parfois glisser ses doigts sur le t-shirt qu’elle portait, lui prodiguant des caresses qui la faisait gémir silencieusement. 

 

Cette nuit là, Morphée mit du temps pour les prendre dans ses filets, sûrement pour les faire profiter encore un peu de la chaleur de l’autre.

 

A suivre …..

 

[1] geta : chaussures traditionnelles japonaise en bois


 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 5

 

Le lendemain matin, lorsque Kaori s’éveilla, elle sentit comme un poids sur elle. Elle entrouvrit les yeux et vit un bras sur son ventre qui semblait la tenir comme un étau. Elle se remémora la soirée de la veille et sourit.

 

 — Ryô ? appela t-elle à voix basse. 

 — Hmmm … Ne bouges pas mon ange, dit-il sans ouvrir les yeux. 

 — Mais je dois préparer le petit déj ! 

 — Je n’ai pas faim, je veux profiter de toi encore un peu.

 — Ryô … Qu’est-ce que tu as ? demanda Kaori qui n’arrivait pas à croire que son vœu le plus cher se réalisait.

 

Le nettoyeur ouvrit les yeux et les plongea dans le regard interrogateur et inquiet de sa partenaire, ou plutôt de sa femme.

 

 — Je suis désolé de t’inquiéter autant mon ange, mais je vais bien, très bien même. Me réveiller dans tes bras est le plus merveilleux des réveils que j’ai jamais eu !

 — …

 — Je suis désolé, mon amour, de t’avoir tant fait souffrir. Vouloir t’éloigner de moi est la pire idée que j’ai eue. Je n’aurai jamais pu survivre sans toi ! continua t-il tout en resserrant son étreinte et se blottissant sur le ventre de Kaori.

 — Ry … Ryô … Mais enfin … 

 — Sans toi, ma vie n’a pas d’importance, ajouta t-il en lui coupant la parole. J’espère qu’un jour tu me pardonneras pour tout le mal que j’ai put te faire.

 — Tu n’as rien à te faire pardonner, je crois même que je ne t’en ai jamais vraiment voulu. 

? — Alors, j’aimerais que tous nos prochains réveils soient comme ce matin, car je ne veux plus jamais dormir sans toi. 

 

Ryô se redressa un peu et vint capturer les lèvres de Kaori pour un baiser tendre et langoureux. Lorsque leurs lèvres se séparèrent, Kaori pleurait.

 

 — Mon amour, pourquoi pleures-tu ? s’inquiéta le nettoyeur.

 — Ce n’est rien, Ryô, je suis simplement heureuse que tu me dises tout cela. Merci, dit-elle en l’embrassant ce qui plut fortement à Ryô.

 

———

 

Quelques heures plus tard, les City Hunter arrivaient au Cat’s. A peine eurent-ils franchi la porte du café que le numéro un des pervers du Japon se projeta dans les airs pour se jeter sur Miki. Il fut stoppé dans son élan par le plateau d’Umibôzu et écrasé au sol par la massue diabolique de sa partenaire.

 

Quelques secondes plus tard, Ryô prit place, en boudant, sur son tabouret fétiche au bar.

 

 — Face de poulpe, il est où mon café ? demanda t-il.

 — Je te servirais ton café quand tu arrêteras de m’appeler comme ça ! s’insurgea le mercenaire.

 — Argg ! Ryô, tu es pitoyable ! dit Kaori dépitée.

 

Umibôzu servait le nettoyeur quand il remarqua quelque chose d’étrange. Ryô et Kaori n’étaient pas comme d’habitude, leurs auras avaient changé. Que s’était –il passé ? Cela avait-il un rapport avec leur soirée ?

 

 — Il a l’air bizarre, ton idiot de partenaire ! fit remarquer Miki à son amie en l’entraînant dans les appartements du café.

 

Kaori se sentit rougir mais prit le parti de ne rien dire, se doutant que son amie ne serait pas dupe mais saurait rester discrète.

 

 — Je ne sais pas ce qu’il a, il est comme ça depuis quelques jours.  

 

Les deux jeunes femmes s’éclipsèrent dans les appartements du bar. 

 

 — C’est étrange, il m’a sauté dessus mais on aurait dit que le cœur n’y était pas ! Il ne serait pas malade ?

 — Non, je ne crois pas, il ne l’est jamais. Je ne l’ai vu qu’une seule fois malade, aujourd’hui il est loin de l’état dans lequel il était ce jour là.

 

Miki et Kaori s’entre-regardèrent. L’ex-mercenaire crut desceller une réaction étrange chez son amie.

 

 — Kao ? Toi aussi tu as l’air bizarre aujourd’hui ! Tu es sûre que tout va bien ? s’inquiéta Miki.

 

Kaori baissa la tête, se tritura les doigts et rougit. Que devait-elle dire à son amie ? Après tout, elle-même ne savait pas vraiment où elle en était par rapport à tout cela. Miki voyait son amie hésiter à répondre et sut qu’il y avait bien quelque chose, mais quoi ? 

 

 — Kao, tu as un problème ? Tu sais que tu peux tout me dire ! dit l’ex-mercenaire en prenant la nettoyeuse dans ses bras.

 — Je le sais, oui ! Mais tout ce qui se passe est tellement étrange que je ne réalise pas vraiment.

 — Mais enfin, Kaori, qu’est-ce qu’il se passe ? 

 

Les yeux de Kaori s’embrumèrent et des perles d’eau salées coula le long de ses joues.

 

 — Merci Miki, dit-elle en essuyant ses yeux rougis avec le revers de sa main.

 

Miki alla préparer deux thés tandis que Kaori tentait de se reprendre. Lorsque l’ex-mercenaire revint dans la pièce, elle vit son amie essayer de sourire et cela lui fit mal au cœur de la voir ainsi. 

 

 — Je suis désolée, Miki.

 — Ne t’excuses pas, ce n’est rien, dit Miki en lui tendant une tasse fumante.

 

La nettoyeuse prit le récipient chaud entre ses mains et fixa le liquide. Sans s’en rendre compte, elle expliqua à son amie tout ce qui c’était passé avec Ryô, sans rien oublier. Rien ! Miki resta silencieuse pendant que Kaori parlait. L’ex-mercenaire sentait que si elle la coupait, jamais elle ne continuerait, et Kaori avait besoin de se confier.

 

A la fin du récit, Miki la serra très fort pour la consoler.

 

 — Je comprends mieux maintenant ! Kaori, tu attends cela depuis si longtemps, c’est normal que tu sois toute chamboulée. Mais pourquoi être aussi triste ? 

 — Je ne suis pas triste, juste déboussolée ! Ryô n’a jamais été aussi gentil et attentionné envers moi. Tout cela arrive si vite. Je ne sais même pas pourquoi il a temps changé en si peu de temps !

 — Le principal c’est qu’il a changé et qu’il t’a enfin avoué ses sentiments, non ?

 

La nettoyeuse acquiesça et sourit enfin.

 

 — Tu as raison, Miki, je devrais prendre ce qu’il m’offre. Mais j’espère qu’il ne changera pas d’avis ! ajouta t-elle songeuse. 

 

Pendant que les deux amies discutaient, Ryô et Umibôzu étaient restés silencieux. Le mercenaire connaissait suffisamment son ami pour savoir qu’il ne lui dirait rien concernant sa soirée. Il souhaitait même que le blond arrive, lui réussirait à coup sûr à le faire parler. Le nettoyeur était perdu au fond de ses pensées,  fixant le café devenu presque froid quand une tornade jaune fit irruption dans le café.

 

 — Salut la compagnie, mais où sont les filles ? demanda Mick.

 — Là haut, dit simplement Umibôzu.

 

Se tournant vers son acolyte, Mick constata qu’il n’avait même pas réagit à sa présence. 

 

 — Bah alors, mon vieux ! Ca s’est mal passé avec ma Kao d’amour ? demanda le blond en posant une main compatissante sur l’épaule de Ryô, elle ne veut pas de toi ? Très bien, alors je peux la prendre ! s’empressa de dire l’américain en se frottant les mains.

 — Tu la touches, je te descends ! le ton de Ryô ne prêtait absolument pas à confusion, il pensait mots pour mots ce qu’il venait de dire.

 — Oï ! Du calme vieux. Qu’est-ce qui t’arrive ? demanda Mick.

 — Rien, la touche pas. C’est tout !

 — Raconte ? le blond voulait savoir pourquoi son ami avait ce comportement étrange.

 

Le nettoyeur ne voulait rien dire aussi deux choix se présenta à lui : soit il partait sans se retourner en toisant le blond, soit il se dévoilait encore, ce qui n’était pas dans ses habitudes ! Cependant, il avait prit une décision concernant sa relation avec Kaori, et tôt ou tard tous leurs amis seraient au courant. Alors pourquoi ne pas répondre aux questions de Mick et d’Umibôzu ? Mais il pouvait les faire languir encore un peu. 

 

 — J’ai rien à vous dire ! dit Ryô faussement sur les nerfs.

 — Comment cela s’est passé hier soir ? demanda le mercenaire.

 — On est sorti, on a mangé et on est rentré !

 — Et on peut avoir un peu plus de détail ? questionna l’Américain.

 

Le nettoyeur soupira et sourit à ses amis. 

 

 — Je l’ai emmené dans un petit restau pas très loin d’ici. Je connais très bien le propriétaire, il a été mon premier client lorsque je suis revenu ici. Nous ….

 — On s’en fou de tout ça, on veut savoir ce qu'il s’est passé ! s’insurgea Mick qui voulait des détails croustillants.

 — Soit tu me laisses dire soit je me casse ! 

 — Ok, vas-y raconte ! 

 — Nous avons beaucoup discuté et nous avons passé un très bon moment, dit Ryô en se remémorant la soirée en question. Je regrette une chose…

 — Tu regrettes quoi ? s’impatienta le blond.

 — Vas-tu le laisser finir, s’insurgea Umibôzu en sortant son arme fétiche de sous le bar et le pointant sur Mick.

 — Ok, ok….

 — Vas-y Ryô, je le tiens à l’œil….

 — Je regrette d’avoir attendu tant de temps pour l’inviter et lui dire à quel point elle compte pour moi. Maintenant, je ne veux plus perdre de temps. Je la veux près de moi, pour moi.

 

Ryô, qui était toujours devant sa tasse maintenant froide, releva la tête vers ses amis qui lui souriait. 

 

 — Tu as enfin compris ! Je suis heureux pour vous, dit le mercenaire.

 — Snif ! fit le blond, je vais devoir te céder la place et ça ne me réjouit pas du tout, ajouta Mick tout à fait sérieusement  en plaçant une des ses mains sur l’épaule du nettoyeur.

 

Le nettoyeur remercia ses amis par un simple hochement de tête. Umibôzu lui resservit un café ainsi qu’à Mick, et alors qu’ils allaient continuer leur conversation, ils entendirent les filles revenir. Kaori vit de suite que son partenaire avait parlé de leur soirée mais jusqu’à quel point ? Miki, de son côté, se rendit compte que son nounours était souriant et se demanda pourquoi d’autant que l’ambiance n’avait pas l’air joyeuse entre les trois hommes !  

 

Ryô attrapa le bras de sa partenaire, alors que celle-ci se dirigeait vers un tabouret de bar, et lui glissa quelques mots à l’oreille, piquant la curiosité de leurs amis présents. Kaori rougit immédiatement ce qui laissa penser aux autres qu’il venait de lui avouer qu’il avait parlé de leur soirée. A son tour, Kaori glissa quelques mots à Ryô, mots qui le laissa coi !

 

 — Hé ! Vous deux, qu’est-ce que c’est ces messes basses ? s’insurgea le blond.

 — Ca ne te regarde pas sale pervers dégénéré, Kasue t’attendrait pas par hasard ? répliqua le nettoyeur en se levant.

 — Mais enfin, qu’est-ce qu’il se passe ici ? interrogea la barmaid.

 

Ryô, qui tenait toujours Kaori par le bras, regarda tous ses amis puis fit pivoter son ange pour qu’elle soit face à lui. Kaori était plus rouge que jamais et son cœur s’emballa lorsque Ryô lui prit le menton pour relever légèrement son visage qu’elle avait baissé par instinct. Sentant la gêne de sa femme, il lui offrit un magnifique sourire ravageur. Kaori ne voyait plus que lui et se noya dans le regard noir de son homme. Un silence presque lourd s’abattit alors dans le café. Personne ne voulait interrompre la scène qui se jouait devant eux. C’est alors qu’ils restèrent bouche bée, les yeux écarquillés. Ryô enlaçait Kaori et lui donnait un tendre et langoureux baiser, là devant eux. 

 

Quelques minutes plus tard, à bout de souffle, les City Hunter séparèrent leurs lèvres mais leurs iris restèrent accrochées. Tous leurs amis restèrent cois. Puis, un bruit tira tout le monde de cette léthargie. C’était Mick, il pleurait à chaudes larmes.

 

 — Pourquoi, tu me rejettes ma Kao d’amour ? geignit-il tout en reniflant.

 — Mick ? Je vais te dire une chose de très importante, alors ouvres bien tes oreilles ! dit, très sérieusement, le nettoyeur sans lâcher son ange.

 — …, Mick ne dit rien et resta tout ouï. 

 — Si tu t’approches de ma femme, je te bute ! C’est clair pour toi ?

 — Ta quoi ? ironisa t-il, tu rigoles, il n’y a que Kaori qui puisse décider une telle chose.

 

La nettoyeuse sentit son visage s’empourprer un peu plus – si cela était encore possible – mais devant le sourire que lui faisait son homme, elle prit la décision de répondre à Mick.

 

 — Mick, je te l’ai déjà dit c’est Ryô que j’ai choisi, il y a longtemps. Tu devrais penser à Kasue, elle t’aime et nous savons que tu l’aimes aussi. Alors, pourquoi tu insistes ? réussit-elle à dire tout en regardant Ryô dans les yeux pour se donner du courage.

 — Je sais tout cela, Kao. C’est juste que j’aime bien embêter ce gros bêta qui te sert de partenaire et pour le forcer à t’avouer ses sentiments. Je suis heureux pour vous deux, dit-il en posant sa main sur l’épaule de son comparse.

 — Merci, dit simplement Ryô.

 

Miki contourna le bar et vint enlacer son amie. Elle en avait des larmes aux yeux. Umibôzu félicita Ryô, également, tandis que Kasue franchissait le seuil du Cat’s.

 

 — Salut la compagnie ! Miki ? ! Que ce passe t-il ici ?

 — Ma douce Kasue, viens par ici que je t’embrasse mon cœur, dit Mick en s’approchant d’elle.

 

L’Américain enlaça celle qui partageait sa vie et l’embrassa langoureusement. 

 

Les trois couples décidèrent de dîner tous ensembles au Cat’s. Pour l’occasion, Miki avait fermé tôt son établissement pour aller faire quelques courses avec ses amies, pendant que les hommes préparaient la table. La soirée se déroula paisiblement, pour une fois. Ryô était tendre avec Kaori qui avait encore beaucoup de mal à réaliser le changement de comportement chez son partenaire. Leurs amis étaient heureux de les voir ainsi, certes les City Hunter étaient un peu tendus et gênés parfois mais comblés. 

 

Ce soir là, Ryô et Kaori se rapprochèrent un peu plus encore. Ils passèrent la soirée collés l’un à l’autre, accrochant de temps à autre leurs regards, se caressant leurs mains ou encore se souriant. 

 

Les amis se quittèrent tard dans la nuit. Mick et Kasue, voulant laisser leurs voisins et amis seuls, prétextèrent vouloir se balader avant de rentrer. Ryô et Kaori prirent la direction de leur appartement. Durant le trajet, le nettoyeur avait placé son bras autour de la taille de son ange qui commençait à s’habituer à être dans les bras de son homme. 

 

Cette nuit, encore, ils s’endormirent lovés l’un contre l’autre.

 

A suivre ….. 


 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 6    

 

    Quelques jours plus tard :

 

    — Sayuri ! Comme je suis heureuse de te revoir ! s’écria Kaori dans l’aéroport de Narita.

    — Kaori ! s’écria à son tour Sayuri.

 

    Les deux amies s’étreignirent avec force. Cela faisait plus de deux ans que les jeunes femmes ne s’étaient pas vues et elles étaient folles de joie de se revoir enfin. Un peu à l’écart, Ryô observait. Il était heureux de voir Kaori autant resplendissante, et malgré lui son visage s’illumina. 

 

    Sur le trajet qui les conduisait jusqu’à l’appartement des City Hunter, les trois amis discutèrent de la vie à New York de Sayuri. Celle-ci était très heureuse là-bas, d’autant qu’elle avait une place plus importante au journal pour lequel elle travaillait. 

 

    — Ryô ? Vous êtes bien calme ! Vous n’avez même pas essayé de me sauter dessus ! demanda Sayuri.

    — Tout va bien, dit simplement le nettoyeur.

    — Kao ? Quel est le problème avec Ryô ? interrogea la jeune femme.

    — Et bien ! Je… je …

   — Kaori et  moi sommes … ensemble, avoua Ryô en se tournant vers Sayuri qui se trouvait à l’avant de la voiture, depuis quelques jours, continua t-il.

 

    Kaori était plus que cramoisie alors que Sayuri portait ses deux mains à la bouche pour éviter de crier de joie dans la voiture. 

 

    — Vous êtes ensemble ? ! C’est …. C’est merveilleux ! Je suis tellement contente pour vous deux, dit-elle en se tournant vers Kaori qui n’avait toujours pas changé de couleur.

    — Merci, dit la nettoyeuse.

 

    Ryô, lui, préféra faire un sourire à leur invitée en guise de remerciement. Sayuri profita de ce moment pour demander un service à Ryô qui accepta sans même savoir de quoi il retournait. Ils décidèrent d’en parler plus calmement à l’appartement. 

 

    Une fois bien installée dans l’ancienne chambre de Kaori, Sayuri alla prendre une douche. Se rappelant le côté pervers de son hôte, elle demanda à Kaori de surveiller la porte de la salle de bain. Ryô, qui passait par-là, intervint dans la discussion des deux jeunes femmes leur promettant qu’il ne tenterait rien. Le ton qu’il avait employé laissa penser aux filles que pour une fois, il disait vrai !

 

  — Je ne tenterais rien, je te le promets, Sayuri ! dit le nettoyeur en regardant dans les yeux celle qui était à présent se belle-soeur. Même si Kaori l’ignorait.

    — Très bien ! Je vais vous croire, répondit la jeune femme qui entra dans la salle de bain.

 

    Pendant ce temps, Kaori alla préparer le dîner. Ryô l’avait suivi.

 

    — Tu veux un coup de main pour faire le dîner ? demanda Ryô en enlaçant son ange qui rougit instantanément.

    — Tu veux me donner un coup de main ? 

    — Bah oui ! Je sais que cela n’arrive jamais, sauf pour l’autre soir, mais j’ai envie que tout cela change.

    — Bon et bien d’accord ! dit Kaori en donnant ses ordres à son partenaire.

 

    Ils préparèrent ainsi le repas, ensemble. Ryô suivait à la lettre les indications de son ange, il ne voulait pas la mettre en colère et lui montrer qu’il pouvait changer.

 

    Le repas se passa dans une ambiance chaleureuse et Sayuri appréciait les efforts récents de Ryô envers sa soeur. Elle voyait que cela était naturel, rien ne le forçait et pourtant il était au petit soin pour Kaori. A la fin du repas, alors que Kaori préparait un café pour tout le monde, Sayuri interpella Ryô qui suivait son ange dans la cuisine.

 

    — Ryô ? 

    — Qui a t-il, Sayuri ? demanda t-il.

  — Cela fait deux ans que je suis partie pour New York, et chaque fois que j’ai eu Kao au téléphone, elle m’expliquait comment vous la traitiez. Elle était toujours dépitée ! Alors pourquoi ce changement aussi rapide depuis mon dernier appel ? interrogea la jeune femme, sur un ton amical et complaisant.

    — J’ai … j’ai eu peur que tu me l’enlèves, que tu la forces à te suivre à New York. Tu m’avais dit que tu le ferais si je me la rendais pas heureuse. 

    — Ryô ….. 

    — Sans elle, …. sans elle je ne suis rien, je ne survivrais pas. Je ne suis vivant, aujourd’hui, que pour elle ! avoua t-il en regardant sa belle-soeur dans les yeux.

    — Ryô …. Je n’ai et n’avais aucunement l’intention d’emmener ma soeur loin de vous. Même si vous ne vous étiez pas déclaré. J’espère juste, que vous ne regrettez pas et que vous ne ferez pas marche arrière ! Elle mérite d’être heureuse, et elle ne peut l’être que près de vous.

    — Sayuri …. Je ne regrette rien et je ne ferais pas marche arrière. Plus jamais. J’ai été un idiot. Kaori m’a sauvé la vie, et tu as raison : elle mérite d’être heureuse. Je la rendrais heureuse, je te le promets, Sayuri !

    — J’ai confiance en vous, Ryô, dit Sayuri.

    — Merci, merci de m’avoir ouvert les yeux. 

    — J’ai quelque chose à vous demander, pour le travail, c’est pour cela que je souhaitais vous voir, reprit la jeune femme.

    — Tout ce que tu veux ! Mais à une condition ! ajouta le nettoyeur en faisant un clin d’oeil à son invitée.

    — Une condition ? ! Vous n’allez pas me demander de passer la nuit avec vous, quand même ? rugit-elle.

    — Hein ! ? Non, non, fit le nettoyeur en agitant ses mains devant lui, je pense simplement qu’il serait peut-être temps que tu me tutoies ! 

    — …, Sayuri était abasourdie par la condition de Ryô. Oui, pourquoi pas ? C’est cela ta condition ? questionna t-elle.

    — Oui, juste cela ! Mais dis-moi, pour quel genre de travail as-tu besoin de nous ?

 

    Kaori arriva juste à ce moment là. Sayuri ne voulait pas vraiment que sa soeur sache pour cette affaire, mais en même temps elle l’avait déjà vu à l’oeuvre, et elle avait pleine confiance en Ryô. 

 

    — Mon ange, tu arrives juste à temps ! Sayuri allait me parler du travail qu’elle veut nous confier.

 

    Kaori posa le plateau, sur lequel elle avait posé les tasses remplies de café ainsi que le sucre et les cuillères, sur la table de de salon. Elle s’assit prés de Ryô, qui posa sa main affectueusement sur une des cuisses de son ange la faisant rougir, et distribua les tasses.

 

    — Quel genre de travail veux-tu que l’on fasse ? demanda la nettoyeuse.

    — Et bien …. ! A New York, je travaillais sur un dossier assez sensible sur du trafic de drogue entre les Etats Unis et le Japon. J’ai découvert que des personnes très hautement placées dans le gouvernent japonais étaient mêlées dans ce trafic. Pour faire disparaître certaines preuves, ils ont été jusqu’à assassiner ! Mon partenaire d’enquête, Akira SHINZO, en paie le prix en ce moment même.

    — Que veux-tu dire ? intervint le nettoyeur en fronçant les sourcils.

    — Il a été arrêté par la police de Tokyo, il y a environ dix jours ! 

    — Mais pour quels motifs ? s’empressa de demander Kaori.

    — Trafic de drogue, biensûr ! C’est pour cela que j’ai dû venir. Il faisait des recherches, ici et il a mit le doigts sur un point sensible. Il a découvert que l’ambassadeur des Etats Unis se servait de la valise diplomatique pour faire passer la drogue. Akira, qui était en surveillance, c’est fait repérer et la police est venu l’arrêter. J’ai besoin de vous pour le faire sortir de là et m’aider à prouver que l’ambassadeur est impliqué. 

 

    Les City Hunter se regardèrent, puis regardèrent de nouveau Sayuri. Ils sentaient qu’elle n’avait pas tout dit. 

 

    — Cela ne devrait poser aucun problème, ton ami Akira et toi avez bien avancé dans l’enquête, ajouta Ryô, mais j’ai aussi l’impression que tu ne nous dis pas tout, je me trompe ? 

    — Akira, …. Akira est …. nom petit ami …, avoua t-elle dans un murmure.

    — Ton petit ami ? dirent ensemble Kaori et Ryô.

 

    La journaliste acquiesça avec un hochement de tête, toute rougissante. Kaori se jeta au coup de son amie afin de lui montrer sa joie ainsi que sa présence dans cette épreuve difficile. Ryô lui fit un sourire compatissant et plein de promesse.

 

    — Ne t’inquiètes, Sayuri, Ryô trouvera ce qu’il te manque et sortira Akira de prison.

    — Non, mon ange ! 

    — Quoi ! Tu ne veux pas prendre cette affaire ? demanda Kaori, qui commençait à voir rouge, une massue entre les mains.

    — Non Kaori, tu n’as pas compris ! NOUS allons nous en occuper. Tous les deux ! ajouta t-il.

 

    La massue disparut très vite et un sourire illumina le visage de Kaori. Rien que pour ça, Ryô, en cet instant, était le plus heureux des hommes. 

 

    Pendant de longues heures,  Sayuri expliqua dans les détails toute l’affaire, permettant à Ryô de préparer la mission. Il téléphona à Saeko pour la prévenir et pour qu’elle puisse se renseigner sur l’état de santé de Akira. Elle devait être au courant du plan de Ryô afin d’être présente sur le site avant les autres policiers. 

 

    Voyant que la journaliste était épuisé, Kaori lui proposa de fignoler les détails le lendemain afin qu’elle puisse aller se coucher. 

    

    — Tu peux dormir tranquille, Ryô ne viendra pas te déranger, dit Kaori à Sayuri, n’est-ce pas Ryô ?

    — Pourquoi veux-tu que j’aille faire une visite nocturne à notre invité alors qu’elle est presque fiancée et que j’ai la plus belle des miss mokkori dans mon lit ? dit Ryô en enlaçant sa partenaire, la faisant rougir encore.

    — Vous dormez …. ensemble …. mais …mais …., la jeune femme ne savait plus quoi dire à vrai dire.

    — Ne t’inquiètes pas, je ne l’ai pas encore touché. J’aime la sentir prés de moi, c’est tout.

    — Tu n’as pas chercher à …..

    — C’est la vérité, il se comporte très bien, ajouta Kaori.

 

    C’est malgré tout, un peu contrariée que Sayuri prit congé de ses hôtes pour se rendre dans la chambre de Kaori, ou plutôt ….l’ancienne chambre de Kaori. Néanmoins, elle était heureuse pour sa soeur. Heureuse car elle avait vu Kaori plus radieuse que jamais. 

 

    Pendant que Kaori débarrassait le plateau, Ryô alla se délasser sous une douche chaude, puis une froide pour calmer sa libido. Il savait qu’il allait encore pouvoir tenir son ange dans ses bras toute la nuit, mais il s’était promit de ne pas la braquer. Lorsqu’il sortit de la salle de bain, il ne portait qu’un boxer, sa tenue pour dormir du moins pour le moment. Il croisa Kaori qui se faufila dans la pièce humide, prit une douche et revêtit le t-shirt que Ryô lui avait prêté la veille. Elle se sentait bien dans ce vêtement et ne voulait plus porter ses pyjamas affreux.

 

    Lorsque Ryô vit la porte de la chambre s’ouvrir, il s’attendait à voir Kaori avec un de ses immondes vêtements de nuit, mais pour le coup il fut agréablement surprit.

 

    — Tu as remis mon t-shirt, mon ange ? 

    — Oui, je …je me sens bien dedans, ça ne te dérange pas ? demanda timidement la nettoyeuse.

    — Non, au contraire c’est bien mieux que tes horribles pyjamas. 

 

    Il aurai voulu ajouter qu’il préférerai la voir sans le t-shirt pour sentir sa peau contre la sienne, mais il savait que cela la mettrait très mal à l’aise et ça, il ne le voulait pas. Il garda le fond de ses pensées pour lui, et tendit les bras vers Kaori pour l’inviter à le rejoindre dans leur lit. Kaori donna timidement sa main à son homme et avança. Elle se coucha près de celui qu’elle aimait depuis toujours et vint se caler sur ce corps musclé et rassurant. Ryô l’enlaça jalousement et tous deux trouvèrent le sommeil rapidement.

 

———

   

    Le lendemain matin, après le petit déjeuner, Ryô descendit à la salle de tir afin de faire une séance d’entrainement et pour préparer les armes dont il pourrait avoir besoin pour aller rendre visite à cet ambassadeur malfaisant. Un moment plus tard, Kaori ouvrit la porte de la salle de tir. Elle observa son partenaire, qui l’avait senti entrer, s’entrainer, relevant tous les détails, allant de la posture à la manière qu’il avait d’appuyer sur la gâchette.

 

    Elle aimait le scruter ainsi, il était si sérieux, si beau, si énigmatique… Elle ne rendit pas compte que Ryô avait cessé de tirer et l’admirait à son tour.

 

    — Viens mon ange, dit le nettoyeur en tendant une main vers sa partenaire.

    

    Kaori sursauta lorsqu’elle entendit la voix de Ryô l’appeler. Elle  accepta la main de l’homme qu’elle aimait et s’approcha. 

 

    — Tu veux tirer ? lui demanda t-il.

    — Hein ! Tu … tu veux n’entraîner au tir ? Mais je croyais que tu ne voulais pas ?

    — C’est vrai, je ne le voulais pas. Mais aujourd’hui …

    — ….

    — Je veux que tu sois complètement capable de te défendre, toutes les petites frappes vont vite se rendre compte que … que nous formons un couple ! Alors, oui, je souhaite, je veux t’entrainer !

    

    Kaori ne savait plus quoi dire, elle était troublée et Ryô l’avait parfaitement perçu, tout comme la présence de Sayuri derrière la porte. Il se doutait que cela ne plairait pas à la journaliste, mais tant pis c’était pour la sécurité de Kaori, de son ange… Sayuri entra dans la salle de tir, un sourire radieux sur les lèvres. Ryô ne comprenait pas l’attitude de la soeur de Kaori. Deux ans auparavant, elle avait fait tout son possible pour que Kaori n’utilise pas d’armes à feu, elle ne voulait pas qu’elle ait les mains sales, et là elle souriait ! 

 

    — Sayu ..ri ! bégaya Kaori.

    — Ne t'en fais pas, Kao ! Je comprends le point de vu de Ryô, je ne l'empêcherais pas. Mais à une condition !

    — Laquelle ? demanda presque froidement le nettoyeur.

    — Que tu lui apprennes à blesser et non à ...., elle ne put terminer sa phrase que sa soeur se jeta dans ses bras.

    — Tu as ma parole, dit le nettoyeur soulagé.

 

    Sayuri tourna les talons pour remonter vers l'appartement mais Ryô l'interpella.

 

    — Attends moi, Sayuri ! dit-il en se tournant vers son ange. 

 

    La jeune femme stoppa et attendit Ryô qui donnait des consignes de tir à Kaori. Puis il rejoignit sa belle-soeur tout en promettant à son ange de revenir vite. Kaori fit un signe de tête montrant qu'elle avait comprit mais ne put s'empêcher de se demander pourquoi il voulait voir Sayuri. La nettoyeuse se mit en position de tir et se rappela les conseils de son partenaire. Derrière la porte, Ryô et Sayuri observèrent le début de son entraînement. Oh ! Biensûr, au début de leur partenariat, Ryô l'avait un peu entraîné au métier mais n'était jamais rentré dans les détails.

 

    — Pourquoi voulais-tu me parler, Ryô ? demanda curieuse la journaliste.

    — Juste pour te dire merci, une fois de plus !

    — ....

    — Tu acceptes vraiment que je lui apprenne à se défendre ? 

    — Oui, tu as mis en avant des arguments qui montrent que tu tiens vraiment à elle. Le fait de vouloir qu'elle sache se protéger seule, me rassure un peu. Tu n'es pas toujours avec elle ! Même si je sais qu'elle porte toujours un émetteur, j'avoue que souvent je m'inquiète. C'est vrai qu'il y a deux ans, je t'ai fait tout un cinéma par rapport à tout ça, mais je ne te connaissais pas bien, ni elle non plus d'ailleurs. J'ai fini par accepter cette vie pour elle, lui cacher notre lien familiale et te faire confiance car elle a une confiance aveugle en toi. Alors, oui tu as mon accord pour tout ce que tu jugeras nécessaire pour sa sécurité. 

    — Merci Sayuri ! dit simplement le nettoyeur.

    — C'est moi qui devrait te remercier ! 

    — ... 

    — Elle est radieuse ! Et une fois de plus tu vas m'aider !

    — C'est vrai qu'elle est radieuse. Je ne regrette pas de lui avoir tout avoué. Je me sens plus léger même si parfois j'ai peur pour elle ! 

    — On a tous peur pour l'être aimé. J'ai peur de perdre Akira.

    — Ca ira, on le sortira de là. Saeko est sur le coup aussi. Elle a téléphoné ce matin pour me dire que tu pouvais aller le voir quand tu voulais. Tu n'as qu'à te rendre au poste de police et la demander, elle t'accompagnera.

    — Merci Ryô, je suis heureuse de pouvoir le voir enfin ! fit la jeune fille en se jetant au coup de son beau-frère.

 

    Ryô retourna dans la salle de tir tandis que Sayuri se prépara pour aller au commissariat. Elle avait tant hâte de revoir son bien-aimé ! Kaori s’entraîna pendant plusieurs heures sous le regard tendre de Ryô qui la conseilla comme jamais il ne l’avait fait. La nettoyeuse avait fait des progrès en s’entraînant avec Miki et cela surprit assez Ryô qui ne pensait pas qu’elle avait un tel niveau.

 

    — Tu as fait des progrès, mon ange, avoua t-il.

    — C’est grâce à Miki et à toi !

    — A moi ? questionna Ryô.

    — Oui, à toi. Tu m’as toujours poussé à donner le meilleur de moi, à me débrouiller un peu plus seule et même si j’ai souvent pensé que je n’étais qu’une gêne pour toi, j’ai toujours voulu faire de mon mieux.

    — Kaori … Je suis désolé de t’avoir fait croire que tu n’étais pas à la hauteur et que tu n’avais pas ta place près de moi. Je sais tu as toujours fait de ton mieux, et à bien des reprises j’ai même été très surprit par tes capacités. Je n’ai jamais eu d’aussi bon partenaire que toi ! 

 

    Ce que venait de dire le nettoyeur fit rougir, une fois de plus, les joues de Kaori. Il s’approcha d’elle, lui retira le revolver qu’elle tenait encore, lui souleva légèrement le menton et posa délicatement ses lèvres sur celles de son ange. Kaori répondit timidement à ce baiser qui les fit frissonner de bonheur. Ce n’est qu’à bout de souffle qu’ils séparèrent leurs lèvres. Les yeux plongés dans le regard de l’autre, ils se sourirent. 

 

    — Je t’aime, mon ange, dit Ryô avec le plus grand sérieux tout en enlaçant Kaori. 

 

    La jeune femme crut qu’elle avait mal comprit, mais lorsque Ryô la prit dans ses bras en prononçant de nouveau ces mots qu’elle avait tant rêvé d’entendre.

 

    — Je t’aime tant…

    — Ryô ! ? Je …je …je…, aucun mot ne voulait sortir de sa gorge. 

    — Chut ! Tu n’es pas obligé de dire quoi que ce soit, murmura t-il sans lâcher sa douce partenaire.

 

    Kaori se lova un peu plus dans les bras rassurant de son homme et ils restèrent ainsi de longues minutes sans bouger. Puis, ils regagnèrent l’appartement pour se préparer pour la mission du soir.

 

A suivre …..


 

Comment lui dire ?

Shiroitora-lili

 

Chapitre 7    

  

    Tous les préparatifs étaient terminés. La mission n’était pas autant délicate qu’elle n’y paraissait mais comme toujours Ryô s’inquiétait pour son ange. Saeko serait en renfort avec quelques hommes, Umibôzu et Mick venaient d’arriver avec Miki qui devait rester avec Sayuri le temps que toute la troupe revienne. La journaliste n’était plus vraiment sûr de vouloir laisser sa soeur y aller, mais lorsqu’elle croisa son regard, elle n’y vit ni doute ni peur. Elle soupira lourdement alors que Ryô arrivait derrière elle.

 

    — Je peux lui demander de rester, ….si tu veux, dit doucement Ryô pour que personne d’autre n’entende.

    — J’aimerais, oui mais ….mais c’est sa vie et je t’ai donné mon accord. Je ne reviendrais pas dessus ! Même si cela me coute ! dit-elle en regardant sa soeur sourire.

    — Je veillerais sur elle, je te le promets ! 

    — Je le sais, oui ! Je te fais confiance. 

 

    Quelques secondes plus tard, tous les protagonistes quittèrent l’appartement des City Hunter, laissant sur place Sayuri et Miki. La soirée promettait d’être longue pour les deux jeunes femmes ! 

 

    Une heure plus tard, Ryô et les autres avaient prit leur position autour de l’ambassade Américain et attendaient le signal de Mick qui était chargé de faire la diversion. Umibôzu était placé à l’arrière de la bâtisse tandis que Ryô et Kaori se préparaient à y pénétrer par la porte principale située à l’avant. Saeko était en retrait, prête à intervenir au cas où. Une explosion se fit entendre, c’était Mick ! Umibôzu arma son bazooka et se lança à l’assaut, abattant les murs et assommant les quelques gardes qui faisaient leur ronde dans les jardins de l’ambassade. 

 

    De leur côté, les City Hunter forcèrent l’entrée principale. Ils se battirent avec les gardes tantôt à coup de poings ou de pied, tantôt à coup de revolver. Kaori se défendait très bien et utilisait son arme avec parcimonie et cela plaisait au nettoyeur. Elle avait le dessus sur les sbires de l’ambassadeur grâce à l’entraînement qu’elle avait eut le matin même.

 

    La petite troupe avançait bien. Au loin, on pouvait entendre l’arme fétiche du mercenaire résonner. Mick, quant à lui, était plutôt discret mais on pouvait le suivre à la trace grâce aux malfrats qui gisaient à terre. Du côté de Ryô et Kaori, les hommes de mains de l’ambassadeur jonchaient également le sol, parfois assommés, parfois blessés.

 

    Dans l’ambassade, c’était le chaos. L’ambassadeur s’était réfugié dans son bureau avec quatre de ses meilleurs hommes, espérant que ceux qui se battaient réussiraient à mettre en déroute les opportuns qui osaient s’en prendre à lui. 

 

    A l’extérieur du bureau, les tirs de revolver, de pistolet et de bazooka offraient un brouhaha incroyable. De temps à autre on entendait exploser des grenades, l’oeuvre de Kaori ! Umi, Mick et les City Hunter se retrouvèrent, enfin, tous devant une lourde porte finement décorée, le bureau de l’ambassadeur…. 

 

    Umibôzu utilisa son son arme fétiche pour démolir ce dernier rempart. La porte explosa sans protester. Dans la pièce, l’ambassadeur se cachait, utilisant ses hommes et le bureau comme bouclier. Il suait à grosses goutes. Il devait commencer à se dire que tout était perdu pour lui. 

 

    — Qui êtes-vous ? osa t-il demander.

    — Ton pire cauchemar ! répondit froidement Ryô.

    — Qu’avez-vous fait de mes hommes ? se hasarda encore à demander le politicien véreux. 

    — Oh ! Eux ! Ils se reposent, ils devaient être fatigués car ils n’ont pas beaucoup résisté ! intervint l’américain.

    — Que, …que voulez-vous dire ? demanda encore l’ambassadeur.

    — Ils ne sont pas morts, si c’est ce que vous voulez savoir. Juste assommés ou blessés ! répondit Kaori. 

 

    Les quatre garde du corps de l’ambassadeur se regardèrent. On pouvait lire de l’incompréhension sur leur visage. Comment trois hommes et une femme ont put mettre en hors d’état de nuire tous les hommes de mains de leur patron ? 

 

   — Qui êtes-vous à la fin ? demanda l’un des quatre boucliers humain.

  — Je suis Mick Angel, pour vous desservir, dit le blond en faisant une sorte de révérence. Lui, ajouta t-il en montrant Umi, c’est Falcon. Quant aux deux autres c’est City Hunter !

 

    Au fur et à mesure que Mick faisait les présentations, les visages des cinq malfrats blêmirent à vu d’oeil. 

 

    — Falcon, Angel et City Hunter ? Patron, nous n’avons aucune chance face à eux ! dit l’un des gardes du corps.

    — Mais enfin, qui sont ses types ? insista l’ambassadeur.

    — Ce sont les meilleurs nettoyeurs du pays, patron ! 

    — Ha ! Non ! Une rectification s’impose, intervint Mick, Falcon est le meilleur pro du pays après Ryô, moi j’étais le meilleur au States, mais j’ai pris ma retraite. Et Ryô, lui, est le meilleur pro mondial ! finit-il avec un grand sourire.

    — Quoi ! intervint le géant, Ryô n’est pas meilleur que moi !

    — Dis, face de poulpe, tu ne serais pas jaloux par hasard, demanda Ryô qui avait passé ses bras autour du cou imposant de Umibôzu.

 

    Les cinq types ne savaient plus quoi penser. Des pros étaient là, devant eux, entrain de se chamailler pour savoir qui était le meilleur ! 

 

    — Je peux vous payer la somme que vous voulez, les interrompit l’ambassadeur qui avait vu là le moyen de se sortir de ce mauvais pas.

    

    Ryô releva son Python et arma le chien, tous les pros avaient reprit une attitude très sérieuse ce qui déstabilisa quelque peu le politicien véreux. 

 

    — Nous ne sommes pas à vendre ! cingla Ryô.

    — Nous sommes là pour rendre la justice. A cause de vous, un homme innocent est en prison, et des millions de personnes sont en dangers de mort à cause de votre poison ! intervint Kaori, plus dure que jamais, surprenant tous ses amis.

    — Vous …. vous parlez de ce journaliste …..

    — Exactement, nous avons été engagé pour prouver son innocence et vous mettre en prison à sa place ! reprit Umibôzu. 

 

    L’ambassadeur n’avait pas vraiment envie de passer quelques années derrière les barreaux. Il envoya ses sbires affronter ces soit disant pros. C’est avec hésitation, que les quatre hommes dégainèrent leurs armes et commencèrent à faire feu. En une seconde, pourtant, ils ont été désarmé. Quatre coups de feu du côté des pros avaient retentit, et les quatre armes des hommes de mains du politicien tombèrent à terre, tandis qu’ils se tenaient tous la main. La violence de l’impact avait été telle que la douleur était intenable. 

 

    — Soit vous vous rendez sans histoire, soit nous arrêtons de jouer ! reprit Ryô.

    — Très bien, nous nous rendons, dit l’ambassadeur qui ne voulait pas mourir.

 

    Kaori attacha les cinq hommes à sa manière. Il n’y avait aucun risque qu’ils s’échappent, ficelés comme ils étaient. Umibôzu fit sauter le coffre du bureau, et à l’intérieur se trouvait bien tous les documents inculpants l’ambassadeur ainsi que tous ses contacts aux Etats Unis. Il y avait également toutes les preuves innocentants Akira.

 

    La troupe d’amis quittèrent les lieux, laissant maintenant Saeko et ses hommes agirent. L’inspectrice prévint immédiatement ses homologues américains les informant qu’elle avait les preuves dont ils avaient besoin et qu’ils pouvaient arrêter les malfrats de leur côté. Elle les prévint également qu’elle leur faxerait les documents nécessaire à l’enquête dès son retour au bureau.

 

    Lorsque les City Hunter et leurs amis arrivèrent à l’appartement, Sayuri, qui s’était inquiétée toute la soirée, émit un soupire de soulagement. Miki était également soulagée de voir qu’aucun d’eux n’était blessé. 

 

   — Alors, comment cela s’est passé, demanda l’ex-mercenaire.

   — Tout est ok ! Saeko est sur place avec ses hommes pour faire le ménage. Demain, tout le réseau sera hors d’état de nuire, ici et aux Etats Unis, répondit Kaori.

    — Et pour Akira ? se risqua de demander Sayuri, qui s’inquiétait pour son fiancé.

   — Il sera libre demain dans la journée, répondit Ryô, Saeko nous préviendra dès que tu pourras aller le chercher. C’est juste le temps de faire la paperasse. 

 

    La journaliste laissa couler des larmes de joie et de soulagement. Kaori s’approcha et enlaça son amie pour l’apaiser. Sayuri remercia, une fois ses émotions calmées, tous ses amis pour avoir réussi à faire libérer son fiancé ainsi que pour avoir démantelé tout le réseau. Il ne lui restait plus qu’à faire un article pour son journal relatant toute l’affaire. 

 

    Ils restèrent tous ensemble encore une bonne heure pour relater tous les faits à Sayuri, puis Miki, Umi et Mick quittèrent l’appartement de City Hunter. Après avoir vécue toutes ces émotions, la journaliste ne résista pas plus à l’appel du sommeil et prit congé de Ryô et de sa soeur.

 

    — Tu as fait du bon travail, Sugar ! Et maintenant au lit, ajouta t-il. 

   — Merci, Ryô. Je suis d’accord, je suis fatiguée, dit-elle en attrapant la main de son homme pour l’entrainer jusqu’à dans la chambre de Ryô. Chambre qui était devenue leur chambre !

 

    Le lendemain en fin de matinée, la sonnerie du téléphone résonna dans l’appartement des nettoyeurs. C’était Saeko qui annonçait qu’ils pouvaient passer au commissariat pour venir chercher Akira. L’inspectrice confirma aussi que tous les protagonistes du réseau du trafic de drogue avaient été arrêtés dans les deux pays. C’était une affaire classée !

 

    Les retrouvailles entre Akira et Sayuri fut très émouvantes. Le journaliste avait un peu maigrit mais il avait l’air d’avoir un bon moral. Sayuri, qui était entrée seule, présenta son fiancé à Kaori et à Ryô dès qu’ils arrivèrent prés de la voiture. Sur le chemin du retour à l’appartement, Sayuri expliqua tout ce qui c’était passé la veille  à Akira qui resta sans voix lorsque sa fiancée lui avoua qui étaient vraiment Ryô et Kaori, après que le nettoyeur lui aie donné son accord. 

 

    — Vous êtes des professionnels ?! c’était plus une réflexion qu’une question, qu’exprima Akira à voix haute.

    — Oui, mais tu dois nous promettre de ne rien dire, précisa Kaori.

    — Très bien, vous avez ma parole, et puis vous m’avez aidé.

    — Oui, mon chéri. Et ils m’ont aidé aussi il y a deux ans, ajouta Sayuri.

    — Merci pour tout, reprit Akira, j’aurai pu finir mes jours en prison. Merci, dit-il en embrassant la main de sa fiancée qu’il tenait fermement depuis sa libération.

 

    Le reste de la journée se partagea entre joie et rire. Chacun racontait des anecdotes, ou autres histoires plus ou moins farfelues. Pourtant Ryô vit une sorte de tristesse dans le regard de Sayuri. Cette lueur, il l'avait déjà vu dans le regard de la journaliste. Deux ans auparavant. Lorsqu'elle avait voulu lui enlevé Kaori. Ryô se doutait que de garder ce secret finirait par la rendre malheureuse. Profitant que Kaori était allée faire du café, Ryô se leva et se dirigea vers la fenêtre, les mains dans les poches et l'air songeur, ce qui ne manqua pas de surprendre ses invités.

 

    — Tu veux lui dire, n'est-ce pas ? 

    — Ryô .... Je ... je....

    — Très bien, fais-le ! dit-il nerveusement.

    — Mais .....

    — Je vois bien que cela te rend malheureuse, Sayuri. Dis-lui ! Ryô la regardait maintenant droit dans les yeux.

    — Mais si elle veut me suivre ? demanda Sayuri.

    — Alors c'est que j'ai perdu la partie ! murmura t-il.

    — Très bien, mais je veux que tu sois près d'elle quand je lui annoncerai, ajouta la journaliste qui ne voulait pas briser le lien qui venait de se nouer entre sa soeur et Ryô.

    — M'annoncer quoi ? demanda Kaori qui revenait de la cuisine avec un plateau.

 

    Le silence s'installa dans la pièce, l'arrivée de Kaori jeta un tel froid qu'elle eut un mouvement de recul. 

 

    — Sugar, Sayuri aimerai te dire quelque chose de très important. Poses le plateau et viens t'assoir s'il te plait, le ton de Ryô était doux et plein d'amour. 

    — Très bien, je t'écoute ! dit timidement la nettoyeuse en prenant la main de Ryô dans la sienne.

    

    Sayuri prit une profonde inspiration, et se lança soutenu par son fiancé et par Ryô.

 

    — Et bien, Kaori …. Tu te souviens lorsque je t’ai dis que je te considérais comme ma soeur ? hésita Sayuri.

    — Oui bien sûr ! Pourquoi ? s’empressa de demander la nettoyeuse en serrant d’avantage la main de Ryô.

    — Et bien, parce que tu es ma soeur, Kaori ! 

    

    Kaori voulut émettre un son, n’importe lequel, mais rien ne put sortir de sa gorge. Ryô s’était rapproché de son ange et avait passé sa main libre autour de sa taille. Kaori ne disait toujours rien.

 

    — Mon ange ? 

    — Kaori ?

    

    Mais la pauvre Kaori n’arrivait toujours pas à parler. Ryô sentit la main de son ange desserrer la sienne et il la vit se lever. Les larmes aux yeux, elle se jeta au cou de Sayuri.

    

    — Sayuri, ma soeur, je suis heureuse d’apprendre que je ne suis plus seule et que j’ai une famille. 

   — Kaori, tu as toujours eu une famille. Ta famille adoptive par exemple, et puis aujourd’hui tu as Ryô, fit la journaliste en écartant Kaori d’elle.

    — C’est vrai, tu  .. tu as raison. Je suis désolée. 

    — Ne sois pas désolée, Sugar, car nous t’avons caché la vérité. J’en suis responsable. 

    — Pourquoi dis-tu cela ? demanda curieuse Kaori.

 

    Pendant que Ryô expliquait à Kaori ce qui s’était passé deux ans plus, son coeur battait de plus en plus fort. Il avait si peur de perdre son ange, qu’elle ne leur pardonne ni à Sayuri ni à lui. Kaori ne disait rien, et cela n’était pas dans ses habitudes. Lorsque Ryô eut terminé de raconter toute l’histoire, la nettoyeuse se leva, regarda tout le monde et sourit. Ce qui ne manqua pas de tous les surprendre ! 

 

    — Kaori ? ! murmura Ryô.

   — Je ne vous en veux pas ! Vous avez fait cela parce que vous vous inquiétiez pour moi et parce que vous m’aimez ! Et je vous aime aussi ! C’est vrai que j’aurais voulu connaître cette histoire il y a deux ans, mais je suis heureuse de tout savoir. 

 

    Kaori se rapprocha de sa soeur et l’enlaça longuement, puis alla vers Ryô. Elle le regarda dans les yeux et l’embrassa langoureusement, ce qui le surprit fortement mais il ne se fit pas prier pour répondre à ce baiser.

 

    — Je n’aurais jamais pu partir, tu sais ! dit-elle après que leurs lèvres se soient séparées, je t’aime trop pour vivre sans toi.

    — Kaori ! Je t’aime aussi, Sugar !

 

    Le couple de nettoyeur s’accrochèrent du regard et se sourirent avant de s’embrasser une  nouvelle fois.

 

    Quelques jours plus tard, Sayuri et Akira quittèrent le Japon pour retourner aux Etats Unis. Les « au revoir » à l’aéroport furent difficiles pour les deux couples. Akira promit que son mariage avec Sayuri aurait lieu, ici, au Japon. Ce qui ravi Kaori et Ryô. La date n’était pas encore fixée mais ils les tiendraient au courant rapidement. Puis, Sayuri et Akira se rendirent à la porte d’embarquement, les deux jeunes femmes pleuraient à chaudes larmes. Elles ne voulaient pas se séparer, pas aussi tôt….

    

    Afin de changer les idées à Kaori, Ryô décida de l’emmené dîner dans le restaurant de Monsieur Katô. La nettoyeuse accepta volontiers l’invitation. L’idée de revoir Monsieur Katô et sa famille lui fit chaud au coeur. Ils passèrent tous deux une excellente soirée où ils s’ouvrirent un peu plus. Sentant la fatigue la gagner, Kaori demanda à Ryô s’ils pouvaient rentrer. 

 

    Quelques minutes plus tard, ils étaient de retour dans leur appartement. Kaori embrassa Ryô et monta se coucher. 

 

    — Je te rejoins dans une minute, dit-il.

    — Très bien ! 

 

    Lorsque Ryô ouvrit la porte de la chambre, il ne vit pas son ange. Le lit n’était pas défait. Se pourrait-il qu'elle soit allée dormir dans son ancienne chambre ? Non, il n'y croyait pas, ....pourtant ! Et puis, la porte de la chambre se mit en mouvement. Kaori apparut, portant le t-shirt que Ryô lui avait laissé, plus belle que jamais aux yeux du nettoyeur. Il voulut ouvrir la bouche mais aucun son ne voulut sortir de sa gorge. Kaori n'avait pourtant rien fait de particulier pour se mettre en valeur.

 

    — Kaori, dit Ryô d'une voix rendue rauque par le spectacle sensuelle qu'elle lui offrait malgré elle.

    — ...

    

    Le nettoyeur s'approcha lentement, le regard de son ange venait de changer. Il déglutit difficilement et stoppa son pas lorsqu'il vit les mains de Kaori attraper le morceau de tissus qu'elle portait. Le vêtement tomba à terre, révélant ainsi son corps fin et élancé aux yeux de celui qu'elle aimait depuis toujours. Ryô était pour le coup déstabilisé. Kaori s'approcha de lui et vint se lover contre son torse musclé. Elle cala sa respiration sur celle de Ryô qui, à vrai dire, avait de plus en plus de mal à rester calme. Leur regard s'accrochèrent, leur visage s'approchèrent et leurs lèvres se scellèrent pour un baiser langoureux et passionnel. 

 

    — Es-tu sûre ? murmura le nettoyeur.

 

    Elle acquiesça d'un mouvement de tête, ses joues s'empourprèrent face à son audace. Ryô lui sourit, la porta comme une princesse et la posa délicatement dans leur lit. 

 

    C'est ainsi que la première nuit de couple de City Hunter débuta et c'est ainsi qu'elle finira bien plus tard dans la nuit. Ils avaient maintenant toutes les nuits pour s'aimer, s'aimer encore et plus encore ....... 

 

FIN 


 

 

    

    

 

    

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